Une rédaction en colère. Le quotidien "Midi Libre" publie ce mardi, par le biais de sa société des journalistes, un communiqué dénonçant les affiches placardées par Robert Ménard, maire de Béziers, contre le quotidien du sud. "Tous les jours l'info en laisse" est le slogan rattaché à "Midi Libre" qu'ont pu dernièrement découvrir les habitants de Béziers. Loin d'être une campagne publicitaire, cette affiche dévoile en effet un doberman en train de mordre le journal, la provocation de trop pour le quotidien.
"La Société des Journalistes de "Midi Libre" a pris connaissance avec colère de la campagne municipale d'affichage lancée par M. le maire de Béziers, qui met en cause de façon primaire l'indépendance de la rédaction du journal "Midi Libre". La Sojomil n'est pas forcément surprise par cette nouvelle attaque lancée par le maire de Béziers, ce dernier s'en prenant régulièrement depuis son élection aux journalistes de notre titre" dénoncent-ils dans un communiqué.
Cette campagne d'affichage "haineuse" ferait, selon "Midi Libre", écho au traitement de l'actualité survenu après l'attentat du 14 juillet dernier : "La Sojomil rappelle que le traitement et la hiérarchisation de l'information à "Midi Libre" dépendant de la seule rédaction et non de l'actionnaire majoritaire. Qu'a ce titre, le petit caprice de M. le maire de Béziers parait bien dérisoire face à la gravité du drame qui a frappé Nice et la République le jour de la fête nationale. Elle rappelle également à M. le maire de Béziers que le rôle d'un quotidien d'information régional n'est pas de reproduire le discours des élus locaux, et qu'en refusant de jouer ce rôle, "Midi Libre" fait la preuve du respect qu'il doit à ses lecteurs, tout en se montrant aussi charitable, vue l'éloquence de certains de ces mêmes élus."
La société des journalistes du quotidien du sud dénonce un acharnement "quasi quotidien" et "constate - sans surprise, mais avec désolation - que le narcissisme et le nombrilisme de M. le maire de Béziers passent visiblement chez lui bien avant l'intérêt général", suggérant au passage que les fonds utilisés pour cette campagne d'affichage auraient sans doute pu être utilisés à meilleur escient. "Au risque de provoquer chez lui de nouvelles blessures narcissiques, la Sojomil tient à assurer M. le maire de Béziers que la rédaction de "Midi Libre" continuera à informer ses lecteurs, en toute indépendance, sur ce qui aujourd'hui, comme hier et comme demain, fait la vie de la région", assure le quotidien, qui ne mentionne pas une seule fois le nom de Robert Ménard dans son communiqué.