Le magazine américain "Rolling Stone" a décidé de répondre à ses détracteurs. Depuis peu, le mensuel est en effet violemment attaqué sur les réseaux sociaux pour sa Une consacré à l'un des deux terroristes présumés de l'attentat de Boston, Dzhokhar Tsarnaev.
De nombreux internautes ont ainsi reproché à ce titre de presse, axé traditionnellement sur la pop culture avec une dominante musicale, de traiter le cas du jeune homme comme celui d'une rockstar. La photographie en couverture a particulièrement choqué de nombreux lecteurs qui ont appelé au boycott du titre de presse. Sur cette dernière, prise par le présumé terroriste lui-même, on y voit le jeune homme avachi, avec de longs cheveux bouclés et portant un tee-shirt à la mode. Cette Une rappelle étrangement d'autres portraits de stars de la chanson et du cinéma qui ont fait la réputation des couvertures du magazine américain. "Rolling Stone" est ainsi accusé par certains de "glamouriser" le terroriste, de starifier "un monstre".
Pour répondre à ces nombreuses critiques, la rédaction de "Rolling Stone" a tenu à faire précéder son enquête consacrée à l'itinéraire du terroriste d'un court texte expliquant son choix éditorial. Après avoir rappelé le soutien du magazine aux victimes de l'attentat de Boston et à leurs familles, les auteurs du texte ont tenu à préciser sur internet que la couverture tant décriée "s'inscrit dans la tradition du journalisme et dans l'engagement de longue date de 'Rolling Stone', à couvrir de manière sérieuse et réfléchie les questions politiques et culturelles les plus importantes de notre époque".
Et la rédaction du magazine de rappeler que "le fait que Dzhokhar Tsarnaev soit jeune et ait le même âge que bon nombre de nos lecteurs, rend d'autant plus important, selon nous, l'étude des complexités d'une telle histoire et l'obtention d'une meilleure compréhension de ce qui permet à une telle tragédie d'avoir lieu". Rappelons que Dzhokhar Tsarnaev a plaidé non coupable le 10 juillet dernier des 30 chefs d'inculpation retenus contre lui, dont 17 sont passibles de la peine de mort ou de la réclusion à perpétuité. L'attentat lors du marathon de Boston le 15 avril dernier a fait trois morts et près de 260 blessés.