Tous les voyants sont au vert pour l'ex-petite chaîne qui monte. Depuis la rentrée, M6 enchaîne les bonnes performances. Cette semaine, le lancement de la cinquième saison du "Meilleur Pâtissier" a été un succès tandis que "La meilleure boulangerie de France" a enregistré un excellent bilan. Auréolée de succès, la chaîne a aussi beaucoup fait parler d'elle.
Après le tollé provoqué par la diffusion de "La rue des allocs" en août dernier, "Dossier tabou", la nouvelle émission de Bernard de la Villardière s'est retrouvée au coeur de la polémique. Et la semaine dernière, c'est le lancement de "Une Ambition intime", le nouveau format politique de Karine Le Marchand, qui a suscité de nombreuses réactions.
Interrogé dans les colonnes du "Monde" sur les critiques sévères à l'encontre de l'émission politique de l'animatrice, le patron de M6 a réagi en estimant que "faire la énième interview que l'on peut voir sur BFMTV et le service public, cela n'a pas d'intérêt", se disant "étonné de voir certains journalistes (...) rejeter une émission parce qu'elle ne correspond pas à leur intimité de pensée profonde". Le président du directoire de M6 finit par estimer que "la France perd en tolérance".
Nicolas de Tavernost défend ensuite la posture, très critiquée, de l'animatrice : "Elle a inauguré un genre différent, qui plaît aux jeunes et aux femmes. Il y a des gens qui ne regardent pas la politique et qui sont venus. Je suis très fier de cette émission (...)", affirme-t-il avant de balayer d'un revers de main les accusations de copinage avec la présidente du Front National : "Dire qu'on rend Marine Le Pen sympathique, c'est penser que les gens ont perdu leur faculté de jugement".
Concernant "Dossier Tabou", au coeur d'une polémique après la diffusion d'un long reportage sur l'islam en France, le patron de M6 réfute le terme de "sensationnalisme" : "Nous essayons de faire notre travail de manière rigoureuse" explique-t-il avant de qualifier la réaction de Bernard de la Villardière, violemment pris à partie au cours de ce reportage, de "courageuse".
Enfin, alors que le journaliste du Monde l'interroge sur les méthodes employées par M6 pour rendre ses reportages spectaculaires, Nicolas de Tavernost rétorque que "les gens aiment ça". Selon lui, si M6 se positionne sur ce créneau, c'est parce que France Télévisions ne le fait pas : " Il y a la diversité des choix et le service public devrait être présent pour l'assurer, justement parce qu'il n'a pas la contrainte de l'audience que nous avons. La télévision, comme la vie, ce n'est pas de l'eau tiède". Pour le président de M6, "si la télé n'aborde pas les vraies questions, elle ne sera pas regardée" et "tout le monde finira sur Internet".