Le torchon brûle entre Radio France et "Le Figaro Magazine". Alors qu'est sur la table un projet de fusion de l'audiovisuel public et que les salariés des entités concernées se mobilisent contre, ce vendredi 24 mai, "Le Figaro Magazine" fait sa une sur l'audiovisuel public, titrant sur sa couverture "un rapport qui accuse". Pour son dossier, "Le Figaro Magazine" s'est notamment appuyé sur un rapport de l'Institut Thomas More qui, écrit l'hebdomadaire, "démontre [...] que l'audiovisuel public déroge à ses obligations légales d'impartialité et de pluralisme."
Un article intitulé "Droite marginalisée et gauche surexposée : révélations sur le manque de pluralisme dans l'audiovisuel public" dans les pages du magazine qui ne passe pas du côté de Radio France. Le groupe public a immédiatement publié un droit de réponse, qu'il a fait parvenir au "Figaro Magazine" qui, dans un autre article, répond au droit de réponse.
Ainsi, Radio France répond point par point sur les accusations d'impartialité et de manque de pluralisme portées à son encontre. En préambule, le groupe public rappelle : "Les équipes de Radio France sont fortement sensibilisées et mobilisées pour le respect de la diversité et le pluralisme des intervenants et des points de vue sur ses antennes" et dénonce "une étude à la méthodologie hautement questionnable".
Radio France estime que la méthodologie employée par l'étude est "fondée en grande partie sur de l'interprétation". Jean-Thomas Lesueur, de l'institut Thomas More, rétorque, au contraire : "Nous nous sommes naturellement astreints à la plus grande objectivité possible." Puis, Radio France considère : "Vous vous livrez à des catégorisations qui ne peuvent que grossièrement et imparfaitement décrire la diversité des opinions politiques des Français." Réponse de Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du "Figaro Magazine : "Il est indéniable que les classifications 'gauches' et 'droites' retenues par Le Figaro Magazine pour présenter les résultats de l'étude sont forcément réductrices."
Autre critique de Radio France envers cette étude (dont les éléments ont été mesurés pendant 5 jours) : "La méthodologie choisie s'écarte amplement des pratiques des organismes légitimes en matière d'évaluation des médias." Thomas Lesueur répond au groupe public que "Toute méthodologie [...] est évidemment critiquable. "
Enfin, en conclusion de sa lettre ouverte, Radio France écrit : "Nous ne pouvons enfin manquer de constater que Le Figaro Magazine choisit de s'en prendre pour la troisième année consécutive à l'audiovisuel public en lui consacrant un dossier à charge, cette fois-ci comme les précédentes sans fondement sérieux à l'appui des interprétations de leurs auteurs. Cette répétition s'apparente à une véritable opération de dénigrement." Face à cette accusation, Guillaume Roquette rétorque : "Le Figaro Magazine considère que le manque de pluralisme dans certaines émissions du service public audiovisuel constitue un vrai enjeu démocratique pour notre pays.[...] Il est vraiment dommage que ce souci d'équité, qui motive les dossiers que nous consacrons à l'audiovisuel public, soit considéré par Radio France comme une 'opération de dénigrement' "