La sanction est tombée. L'Autorité de la concurrence punit sévèrement le groupe de Patrick Drahi, Altice, maison-mère de SFR/Numéricable, en lui infligeant une amende de 15 millions d'euros pour non-respect de ses obligations prises lors du rachat de SFR. Altice et Numéricable avaient notamment pris comme engagement de ne pas augmenter les tarifs pratiqués par l'opérateur Outremer Telecom, à la Réunion et à Mayotte, avant de le céder.
Or, le tycoon qui détient aussi "Libération", "L'Express" et i24news a annoncé une forte hausse du prix des forfaits alors que la politique d'Outremer Telecom était justement de gagner des parts de marché par une politique de prix agressive. Selon la décision rendue publique aujourd'hui, le régulateur du marché de la concurrence a jugé coupable Numéricable de n'avoir pas préservé suffisamment les activités d'Outremer Telecom avant sa cession. Bon nombre de clients déçus avaient ainsi choisi de rejoindre... SFR.
"Les hausses de prix ont été d'une forme et d'une ampleur inédite pour un opérateur dans la situation d'Outremer Telecom à La Réunion et à Mayotte puisque les hausses ont touché non seulement les nouveaux clients mais aussi les clients déjà en parc, ce qui est une pratique commerciale extrêmement rare", a indiqué l'Autorité de la concurrence. Lorsque le régulateur s'est emparé du dossier, les hausses de prix ont été annulées, mais les dégâts commerciaux étaient déjà importants, avec un triplement des résiliations en janvier 2015.