"Mediapart" contre-attaque. Invité de l'émission "C Politique" dimanche soir sur France 5, le journaliste Fabrice Arfi est revenu sur l'affaire Benalla qui a encore été au coeur de l'actualité ces derniers jours avec la publication d'un rapport au vitriol du Sénat sur la gestion de ce dossier par l'Elysée. Mais le co-responsable du pôle enquête du pure player a également évoqué de nouveau la tentative de perquisition dont les locaux de son journal ont fait l'objet le 4 février dernier.
Après la mise en ligne, le 31 janvier, d'enregistrements compromettants pour Alexandre Benalla, ex-chargé de mission à l'Elysée, et Vincent Crase, ex-responsable de la sécurité de La République en marche, le parquet de Paris avait décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour atteinte à l'intimité de la vie privée et détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques pouvant permettre l'interception de télécommunications ou de conversations, alors même que les deux protagonistes, qui n'avaient pas le droit de se rencontrer suite à leur mise en examen, n'avaient pas encore porté plainte, ce qui fut fait quelques jours plus tard. Alexandre Benalla et Vincent Crase ont depuis été placés en détention provisoire pour violation de leur contrôle judiciaire.
C'est dans le cadre de cette enquête que deux procureurs, accompagnés de trois policiers, s'étaient présentés dans les locaux de "Mediapart", en vue de se procurer les fameux enregistrements. Comme la loi le leur autorise, les journalistes ont opposé une fin de non recevoir. Pour les responsables du site, Edwy Plenel en tête, il s'agissait là d'une atteinte à la protection des sources alors même que le pure player avait donné son accord pour remettre ses enregistrements à la justice. Le journal les a d'ailleurs transmis quelques heures plus tard.
Sur le plateau de "C Politique", Fabrice Arfi a affirmé que "Mediapart" s'apprête ainsi à "assigner l'agent judiciaire de l'Etat, en fait le parquet de Paris, pour une faute lourde qui a été commise derrière la tentative de perquisition inédite - dans la manière dont ça s'est passé dans le cadre judiciaire - de 'Mediapart'". Le journaliste a déploré le fait que le parquet a ouvert selon lui une enquête "sans bases légales" au seul motif de "trouver les sources d'un journal qui publie des informations qui embêtent le pouvoir exécutif".
Fabrice Arfi n'a pas manqué de souligner que c'est un signalement du cabinet du Premier ministre qui a entraîné l'ouverture de cette enquête. Pour lui, le combat mené par "Mediapart" vise à défendre l'ensemble des journalistes. "Sans les sources, les citoyens ne peuvent pas être informés librement", a-t-il souligné. Une trentaine de sociétés de journalistes ont d'ailleurs affiché leur soutien au média dans une tribune publiée au début du mois. puremedias.com vous propose de revoir les explications de Fabrice Arfi.