Une polémique à rebondissement. Suite à sa blague sur Benyamin Nétanyahou - il avait qualifié le premier ministre israélien de "nazi sans prépuce" - l'humoriste Guillaume Meurice est empêtré dans une importante tempête médiatique depuis bientôt un mois. Saisie après les propos du chroniqueur de Charline Vanhoenacker sur l'antenne de France Inter, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a adressé une mise en garde à Radio France ce jeudi 23 novembre 2023.
Le gendarme de l'audiovisuel estime que le sketch a "porté atteinte au bon exercice par Radio France de ses missions et à la relation de confiance qu'elle se doit d'entretenir avec l'ensemble de ses auditeurs". Sibyle Veil, la présidente de Radio France, avait déjà adressé un avertissement au chroniqueur. "Les risques de répercussions sur la cohésion de notre société ne pouvaient être ignorés, tout particulièrement dans un contexte marqué par la recrudescence des actes à caractère antisémite", a justifié l'autorité, en réaffirmant "l'importance [de] protéger la liberté d'expression des humoristes".
Après avoir dû enregistrer à huis clos l'émission "Le grand dimanche soir" suite aux menaces envers l'humoriste et après l'annulation de l'émission dimanche 19 novembre après la "mise à l'arrêt" de Charline Vanhoenacker par son médecin, le programme humoristique retrouvera son rythme de croisière ce dimanche 26 novembre 2023. Le prochain numéro de l'émission satirique diffusée sur France Inter chaque dimanche entre 17 et 18h sera donc proposé en direct et en public.
Outre cet avertissement du gendarme de l'audiovisuel, Guillaume Meurice a été convoqué par la police judiciaire de Paris dans le cadre d'une enquête pour provocation à la haine et injure publique aggravée mardi 21 novembre 2023. "C'est l'histoire d'un mec... qui fait des blagues en 2023", a ironisé Guillaume Meurice sur X (nouveau nom de Twitter) en légende de l'en-tête du procès verbal de sa convocation. Début novembre déjà, l'humoriste du service public avait reçu un avertissement professionnel de la direction de Radio France. Il a promis qu'il contesterait cet avertissement en justice, assurant n'avoir "fait que son métier".
Les derniers rebondissements survenus à la suite de sa blague retransmise trois semaines plus tôt feront-ils l'objet d'une nouvelle mention dans la chronique de Guillaume Meurice ? Rien n'est moins sûr mais lors de la dernière diffusion du "Grand dimanche soir", il n'avait pas hésité à tacler la présidente de France Inter, assurant qu'avec ses compères, ils allaient "continuer à titiller les interdits", reprenant les mots qu'avait utilisé Adèle Van Reeth pour justifier le passage en hebdomadaire de l'émission "C'est encore nous".