La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Samedi après-midi, en marge de la manifestation des Gilets jaunes à Paris, le philosophe Alain Finkielkraut a été violemment pris à partie par des individus qui l'ont couvert d'insultes et d'accusations en tous genres, lui reprochant ses prises de position en faveur d'Israël. Sur la scène captée par le site Yahoo Actualités, on peut ainsi entendre tour à tour des manifestants lui lancer : "Sale sioniste !", "Facho !", "Rentre chez toi en Israël !" ou encore "T'es un haineux, tu vas mourir !". Une scène condamnée par la classe politique, à commencer par le président de la République qui a dénoncé sur Twitter ces "injures antisémites".
Alain Finkielkraut était sur le plateau de Bénédicte Le Chatelier ce dimanche matin sur LCI pour revenir sur cet événement. Il a expliqué qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui au moment où il est tombé sur la manifestation des Gilets jaunes. Voulant observer de plus près le cortège, il aurait immédiatement été pris à partie. "J'ai été pris à partie de manière très violente. Ils avaient vraiment envie d'en découdre. Certains d'entre eux voulaient me casser la gueule. C'était d'une violence pogromiste", a-t-il témoigné tout en affirmant qu'il n'avait pas entendu l'expression "Sale juif !".
Pour lui, cette haine à son égard est "très antérieure au mouvement des Gilets jaunes", rappelant qu'il avait déjà été pris à partie deux fois auparavant lors de manifestations, la première fois remontant à 2014. "Leur religion était faite sur ma personne : j' étais une grosse merde sioniste. (...) Et à ce titre-là, je devais être immédiatement expulsé", a résumé Alain Finkielkraut à propos des insultes entendues dans la bouche de manifestants hier. Pour lui, les médias ont une part de responsabilité dans le contexte de violence verbale actuelle. Ils auraient trop longtemps ignoré une partie de la population, devenue désormais ultra visible depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. "Passer du jour au lendemain de l'ombre à la lumière ça vous monte à la tête", a-t-il dit à propos des Français qui manifestent.
Et de résumer quelques instants plus tard : "Je ne suis ni une victime, ni un héros". Si l'intellectuel a affirmé qu'il ne porterait pas plainte, il a avoué être curieux de savoir qui sont vraiment ses agresseurs et "à quelle mouvance ils appartiennent". De son côté, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "injure publique". puremedias.com vous propose de découvrir une partie des explications d'Alain Finkielkraut.