Alain Weill jette un pavé dans la mare. Ce matin, le puissant patron de SFR Media, propriétaire entre autres de BFMTV, RMC, "Libération" et "L'Express", était l'invité du Digiworld Future, un débat sur les tendances à venir de l'économie numérique. À ce titre, celui qui est également à l'origine du lancement du service SFR Presse, qualifié récemment de "machine à tuer la presse" par Étienne Gernelle, patron du "Point", a donné son point de vue sur sa vision de l'avenir de la presse. Comme l'ont repéré nos confrères des "Echos", Alain Weill n'a pas mâché ses mots.
"Si demain, on peut diffuser des informations d'aussi bonne qualité en se passant de papier, finalement, pour les entreprises de presse, ce n'est pas plus mal" a jugé le patron de SFR Média, estimant que lesdites entreprises auraient tout à gagner à se passer de "l'outil industriel", c'est-à-dire "l'impression et la distribution". Comprendre : ce qui coûte cher. Alain Weill estime de toute façon que le modèle du journal papier est "condamné", rappelant qu'à l'heure actuelle, "60% des journaux papiers ne sont pas vendus" et qu'"il n'y a pas un journal papier qui connaisse la croissance".
Alain Weill rappelle par ailleurs qu'il connaît bien le modèle économique et industriel de la presse, puisqu'il a "contrôlé le quotidien 'La Tribune'". L'homme fort de Patrick Drahi, qui capitalise aujourd'hui sur le succès de SFR Presse, estime être dans la "bonne voie" avec ce nouveau service, se félicitant des initiatives similaires lancées par ses concurrents Orange et Bouygues Telecom. Le patron de SFR Media en a profité pour préciser que le taux de désabonnement des abonnés de SFR avait "baissé, pour ceux qui consomment ce service de presse régulièrement".