La plume réagit. Depuis hier, André Bercoff est au coeur d'une polémique après ses propos tenus dans "L'Heure des pros" sur CNews, au sujet de l'acte héroïque de Mamoudou Gassama et des djihadistes. Ce jeudi, dans la matinale de France Inter, Sonia Devillers s'est fendue d'un édito critiquant la chaîne info du groupe Canal+, le présentateur Pascal Praud et le journaliste André Bercoff, accusant ce dernier d'avoir "relayé une théorie charriée par l'extrême-droite sur les réseaux sociaux". La voix de Sud Radio s'est confiée à ce sujet auprès de puremedias.com.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Comprenez-vous que l'on qualifie de complotistes vos propos tenus hier matin dans "L'heure des pros" sur CNews ?
André Bercoff : Si vous regardez tout ce que j'ai dit, je n'ai jamais parlé de complot, j'ai simplement dit qu'on avait le droit de poser des questions. Ces questions, je les pose et je les assume. Je trouve hallucinant qu'on n'ait plus le droit de dire quoi que ce soit. Qu'est-ce que ça veut dire ? Moi, j'ai posé des questions. Je n'ai jamais dit que c'était un complot. J'ai salué l'exploit de Mamoudou Gassama. Je me suis simplement posé comme question "Quand un enfant tombe du 6e au 4e, est-ce que c'est normal ?". Voilà.
"On est dans quel pays ? Si on est déjà en Corée du Nord avec Kim Jung-Un, il faut savoir"
Vous avez aussi eu des doutes sur le voisin qui, selon vous, serait différent entre la vidéo et ses interviews dans les médias.
Je me posais des questions sur les photos ! Que n'importe quelle personne de bonne foi regarde les photos ! Il y a beaucoup de choses à dire sur la personne que l'on voit sur la vidéo vue par des millions de personnes et la personne que l'on voit ensuite en photos. Après, effectivement, on m'a dit qu'il s'est rasé. Mais enfin, regardons la taille, regardons tout ça. Moi ce qui me fascine dans cette histoire, c'est qu'on n'a même plus le droit de poser des questions sans passer pour un complotiste exacerbé. C'est quand même hallucinant. On est dans quel pays ? Si on est déjà en Corée du Nord avec Kim Jung-Un, il faut savoir.
Vous avez également été critiqué pour vos propos sur les djihadistes.
Je regrette une chose, un mot. J'enlève le mot "courage". Mais le reste non. Les djihadistes sont effectivement des idéologues, des soldats. Il y a une cohérence. Il faut arrêter avec cet aveuglement total. C'est un schéma qui se reproduit depuis des années. Pourtant, les médias parlent encore de personnes isolées, déséquilibrées, folles. Il faut retrouver un tout petit peu le sens des mots. Je regrette effectivement le mot "courage", mais je maintiens qu'ils sont cohérents.
"Ceux qui parlent de la fachosphère sont en général les notables de la connosphère"
Avez-vous écouté ce matin l'édito de Sonia Devillers sur France Inter ?
Non. J'ai juste entendu des échos. On parle beaucoup de diversité dans le service public. J'aimerais qu'il y ait un peu plus de diversité dans les voix du service public. Ce n'est pas spécialement à mon égard. Mais honnêtement, ça ne m'intéresse pas. Je n'ai pas de temps à perdre à écouter ça.
Elle estime que vous avez "relayé une théorie charriée par l'extrême-droite sur les réseaux sociaux".
Mais bien sûr, mais bien sûr. Ils n'ont rien d'autre à faire ? C'est leur fonds de commerce. Dès que vous dîtes quelque chose qui sort de la doxa, dès que vous vous interrogez, vous êtes d'extrême-droite. Ces pauvres gens dont la paresse intellectuelle est une crasse plus qu'autre chose, n'écoutent même pas ce qu'on a à dire. Alors quoi ? On n'a plus le droit de poser des questions ? Si on ne sort pas du politiquement correct, il faut dire quoi ? "Nous sommes le politiquement correct. Avec madame Sonia Devillers et d'autres confrères, nous sommes le camp du bien" ? Et si vous sortez du camp du bien et des propos du camp du bien, vous êtes automatiquement d'extrême-droite. C'est d'un grotesque absolu. Ceux qui parlent de la fachosphère sont en général les notables de la connosphère. Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie. Il faut arrêter cette espèce d'imbécilité de ne pas écouter les gens et de mettre des écouteurs. Ca veut dire que quand un enfant tombe du 6e au 4e étage, on n'a rien le droit de dire. Je pose des questions. C'est tout. Je n'ai jamais dit que c'était arrangé.
"S'il n'y a pas de complot, je serai le premier ravi"
Vous ne regrettez donc pas vos propos.
Non pas du tout. J'assume complètement les questions que j'ai posées. Je vais vous dire. Sur Twitter et les réseaux sociaux, 90% des gens, dans ce que j'ai reçu depuis hier, sont totalement en approbation. Il faut comprendre pourquoi les gens votent ce qu'ils votent. Il y a une telle coupure entre les gens qui prétendent représenter la parole et les citoyens. Après on s'étonne que certaines personnes fassent des scores. Moi, je suis quelqu'un qui n'est pas du tout dans les extrêmes. Mais je ne supporte pas que toute discussion soit interdite. Et s'il n'y a pas de complot, je serai le premier ravi. S'il n'y a eu aucun problème et aucun loup, je serai le premier à le reconnaitre. Je dirai alors : "Tout est clair. Tout est bien. Mea Culpa". Mais je demande à voir. Je ne demande pas à clore cette histoire avant même qu'elle ne soit examinée.