Lors du récent examen de la loi sur l'audiovisuel public, qui sera adoptée définitvement à la fin du mois d'octobre, les sénateurs ont adopté un amendement permettant le basculement en gratuit d'une ou plusieurs chaînes de la TNT payante qui en feraient la demande. Le dispositif, rebaptisé amendement LCI, a été vivement dénoncé par les concurrents de la chaîne d'info du groupe TF1. Le PDG de la Une avait, quant à lui, menacé de fermer la chaîne fin 2014 si elle n'était pas autorisée à passer en gratuit.
La ministre de la Culture et de la Communication s'est déclarée hier soucieuse du sort de la chaîne, rappelant que le texte donne le pouvoir au CSA de décider seul de ce basculement en gratuit, après avoir jugé "l'impact économique" de cette décision. Lors d'un déjeuner avec l'Association des journalistes médias, auquel puremedias.com assistait, Aurélie Filippetti a estimé que le sort de la chaîne info était une "préoccupation légitime pour le ministre de la Communication et pour le gouvernement". "On ne peut pas être indifférent au sort de LCI", a-t-elle ensuite ajouté.
La ministre a estimé ne pas agir face à un "chantage à l'emploi" (la chaîne compte 200 salariés dont une centaine de journalistes) mais par pragmatisme. "Ce que je veux, c'est qu'il y ait un paysage audiovisuel qui soit de bonne qualité en France. Il faut aussi valoriser les chaînes qui remplissent cet objectif-là", a déclaré la ministre, jugeant que LCI était une chaîne de "qualité", qui remplit "son rôle dans l'information et le pluralisme".
"Je considère que les modèles économiques des chaînes ne sont pas figés dans le marbre. Les choses peuvent bouger et doivent bouger parfois pour que la télévision en France corresponde aux enjeux du XXIème siècle", a-t-elle conclu.