Un feuilleton aussi palpitant que le duel Fillon/Copé ! Le rachat du groupe Hersant Média a en effet connu de nombreux rebondissements ce week-end. Jusqu'à vendredi, Bernard Tapie faisait office de grand favori pour la reprise du groupe qui édite de nombreux quotidiens régionaux dont Nice Matin, La Provence et Corse Matin.
Mais, vendredi, un quart d'heure avant la signature de la vente, le groupe belge Rossel (propriétaire de La Voix du Nord) a déposé in extremis une offre de reprise mieux-disante que celle de Bernard Tapie. Rossel a obtenu le soutien de BNP Paribas, principale créancière du groupe Hersant Média, endetté à hauteur de 215 millions d'euros.
Agacé par cette "surprise", l'homme d'affaires français a jeté l'éponge, refusant de revoir son offre. Le groupe Hersant, par la voix de Dominique Bernard, son directeur général, a demandé dans une interview au Figaro à Bernard Tapie de "revenir sur son retrait". Refus catégorique de Tapie qui a déclaré à l'AFP que son retrait était "définitif", dénonçant l'ingérence du gouvernement dans son dossier. "Je croyais que j'étais encore dans un pays où quand une société privée négocie son avenir (...), l'Etat n'avait pas à intervenir, du moment qu'on ne lui doit pas d'argent et qu'on ne lui en demande pas", s'est-il agacé.
"Mais quand Bercy fait le monde entier pour essayer de trouver, coûte que coûte, un repreneur, parce que celui qui est là ne lui plaît pas, alors on n'est plus dans le pays dans lequel je croyais encore me trouver. On est plus en Corée du Nord qu'en France, surtout quand il s'agit d'une entreprise de presse", a conclu Bernard Tapie. Des propos qui semblent confirmer que l'Elysée ne voit pas d'un bon oeil que celui à qui on prête des vues sur la mairie de Marseille, ne mette la main sur le principal quotidien de la ville.
Retour à la case départ pour le groupe Hersant Média dont les banques semblent plus que jamais partagées. En effet, 15 des 17 banques qui détiennent la majorité des 215 millions d'euros de dettes du groupe, référent la carte Tapie. Le tribunal de commerce de Paris leur a laissé jusqu'au 24 décembre pour se mettre d'accord.