Et de trois ! Troisième (et ultime) saison à la tête de "#TeamToussaint" sur iTELE et troisième récompense aux TV Notes pour Bruce Toussaint, une nouvelle fois plébiscité dans l'enquête annuelle réalisée par puremedias.com, RTL et 20 Minutes. A l'occasion de ce troisième titre, et alors qu'il doit faire ses adieux en fin de semaine dans un contexte particulièrement tendu à iTELE où la rédaction a entamé son troisième jour de grève, puremedias.com s'est entretenu avec Bruce Toussaint pour évoquer cette victoire.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Trois saisons de "#TeamToussaint", trois TV Notes. Vous êtes un homme heureux ?
Bruce Toussaint : (Silence) Je n'arrive pas à me réjouir de cette victoire parce que ce qui se passe actuellement à iTELE est extrêmement douloureux. Je remercie évidemment très chaleureusement tous ceux qui ont voté pour nous, ça me touche, ce n'est pas anodin. Je ne m'attendais pas d'ailleurs à gagner pour la troisième fois consécutive. Mais c'est vrai que ce n'est pas trop l'ambiance. L'heure n'est pas à la fête à iTELE. Je vis au coeur de cette rédaction talentueuse, forte, libre et indépendante depuis trois ans et je ne peux pas, alors que je pars dans 48 heures, me désintéresser de ce qui s'y passe. Une rédaction en grève, surtout pour une chaîne d'information en continu privée, c'est rarissime. Je suis de tout coeur avec tous ceux qui mènent ce combat, je suis triste et inquiet pour eux.
La sortie de crise n'est pas à l'approche ?
Ca peut aller très vite. Mais je suis vraiment dans une situation particulière où je quitte la chaîne dans 48 heures : je suis là mais sur le départ, donc ce n'est pas à moi d'allumer un incendie avant de partir. Je voudrais juste dire ma grande solidarité avec ce mouvement. Et je suis extrêmement inquiet pour l'avenir d'iTELE. Des dizaines de postes sont supprimés et je pense que ça met en danger la chaîne. J'espère me tromper mais, en l'état actuel, ce qui est sur la table me paraît compliqué.
Pour revenir sur "#TeamToussaint", quel bilan tirez-vous de ces trois saisons ?
On a créé une identité, une équipe. On s'est installé, on a existé dans ce paysage si difficile des matinales à la télévision. On a imposé finalement une marque et j'en suis content. Je n'avais pas le nez sur les audiences au jour le jour et je n'avais aucune pression sur ce sujet. Ce qui me paraissait important était d'être l'une des vitrines du travail de la rédaction avec une identité et l'idée de faire de l'information autrement, avec un ton, une humeur. C'est ce qu'on a essayé de travailler durant ces trois années.
L'an dernier, vous nous disiez : "Je pense qu'on peut battre BFMTV"...
J'ai perdu ce pari, qui était quand même un peu fou ! (Rires) Je salue le travail de mes concurrents et leur réussite. Mais c'étaient des adversaires difficiles chaque matin. Aujourd'hui, il y a une volatilité de l'audience donc tout est possible. Tout est toujours possible à la télévision donc je souhaite sincèrement à mes successeurs de pouvoir réussir ce pari.
A la rentrée, vous arrivez sur France 5 où vous n'aurez plus à vous lever à 5h. C'est un soulagement ?
Bien sûr. C'était ma neuvième saison de matinale. Honnêtement, c'est une grande contrainte et un investissement personnel, ça demande beaucoup d'efforts. Je suis content de faire une pause sur le réveille-matin. Ca m'est déjà arrivé il y a quelques années d'arrêter, j'avais replongé. Cette fois-ci, je ne suis pas sûr de replonger honnêtement... (Rires)
Les matinales, c'est donc fini pour vous ?
Je l'ai fait pendant neuf saisons, c'est bien. Je suis très content de partir sur un nouveau challenge, sur France 5, qui sera double avec "C dans l'air" et la nouvelle émission politique. C'est très excitant et on aura l'occasion d'en reparler mais en tout cas je suis très content de partir sur France 5. Le challenge m'excite. Même si on ne fait pas ce métier pour les horaires ! (Rires)