Exceptionnellement, il y avait deux invités hier soir dans les "Dessous de l'Ecran", l'émission média de RTL, diffusée chaque dimanche entre 19h et 19h30 et dont puremedias.com est partenaire : Daniel Psenny, le journaliste du "Monde" qui a tourné une vidéo des issues de secours du Bataclan et qui a été blessé par les terroristes en secourant un homme dans la rue, et Thierry Thuillier, l'ancien directeur de l'information de France Télévisions et éphémère directeur des sports de Canal+.
Le journaliste du "Monde" est revenu sur ses images choc. Il a expliqué avoir sorti son téléphone portable par "réflexe journalistique" pour faire ce document qui a été vu plus de 20 millions de fois sur le site du "Monde" et a été repris par les télévisions du monde entier. "CNN a ouvert plusieurs de ses émissions spéciales avec cette vidéo. Elle était libre de droit. On l'avait décidé comme ça, parce que c'est le droit à l'information. On n'a pas gagné d'argent avec cette vidéo", a indiqué le journaliste.
"Je peux entendre qu'on pense que j'ai fait preuve de voyeurisme. Je n'ai pas de culpabilité là-dessus car j'ai fait ce que je pensais important à ce moment-là. Il se trouve que les circonstances ont fait que je suis aussi allé secourir quelqu'un. Tout ça s'est enchainé sans que je le sache à l'avance. Je peux entendre les critiques mais je les refute", a expliqué notre confrère, qui a raconté avoir été harcelé par des journalistes étrangers.
Thierry Thuillier est, quant à lui, revenu sur son année mouvementée. Il a notamment expliqué qu'il préparait de nouvelles émissions pour la société de production Eléphant où il travaille actuellement. Le dirigeant est aussi revenu sur son passage express à Canal+. "A l'époque, je sais que Vincent Bolloré est l'actionnaire principal de Vivendi mais pas majoritaire. Les gens qui ont souhaité me faire venir sont des gens que j'apprécie et que je respecte énormément puisqu'il s'agit de Bertrand Méheut et Rodolphe Belmer. Et arrive ce qui est arrivé. Je ne l'ai pas vu venir. Pour moi, le signal a été donné avec la mise a l'écart d'Ara Aprikian, le patron des chaînes gratuites, toutes performantes. Je me suis demandé pourquoi il partait. Dans le mois d'août, j'ai compris que ce serait compliqué pour moi", a-t-il ajouté avant de parler de la méthode Bolloré.
"Je pense que c'est bien d'être direct dans la gestion des équipes mais il faut accompagner les choses. Ce qu'il est passé entre début juillet et début septembre a été assez rude à vivre pour les personnes concernées. (...) Il est normal qu'une nouvelle équipe arrive quand une nouvelle direction s'installe. Ce n'est pas scandaleux. Vincent Bolloré comme Delphine Ernotte, il faut lui laisser le temps de s'installer, même si sur la méthode je trouve ça un peu sec. La seule question importante est : c'est pour faire quoi ?", a-t-il lancé.
Thierry Thuillier est aussi revenu sur la perte par Canal+ des droits de la Premier League de football. "Ce sont les droits sportifs les plus importants après la Ligue 1 et la Ligue des champions. (...) Depuis cette annonce c'est très dur pour les équipes de faire face. Canal+ Sports vit pour l'essentiel le week end avec les matchs de la Premier League. En audience, en image, en motivation d'abonnement : c'est une très mauvaise nouvelle pour les équipes et c'est incompréhensible car c'était l'objectif prioritaire de la nouvelle direction", a-t-il déclaré.
Au sujet du projet de chaîne d'information en continu du service public, Thierry Thuillier a apporté son soutien à Delphine Ernotte. "C'est un projet ambitieux (...) Il y a une forte volonté manageriale que je soutiens. Je pense qu'il n'est pas normal que, dans notre pays, le service public n'ait pas sa chaîne info. C'est une étrangeté. Si l'objectif est de conquérir un public nouveau, différent, plus jeune que les autres chaînes du groupe, alors le numérique suffit. Si c'est une chaîne info classique, le public se rapprochera de celui des JT", a-t-il observé.
l ECOUTEZ l'intégralité des "Dessous de l'écran" avec Thierry Thuillier et Daniel Psenny