Proposer un magazine culturel n'est pas une chose facile pour France 2. La chaîne avait misé sur Elizabeth Tchoungui la saison passée et son magazine "Avant-premières", produit par Rachel Kahn. Mais l'émission n'a jamais séduit le public et ce malgré une formule remaniée en cours de saison. En toute logique, "Avant-premières" n'a pas été renouvelé pour une deuxième année à l'antenne.
Depuis, France 2 a fait appel à bon nombre d'animateurs et a reçu de nombreux projets pour remplacer le magazine d'Elizabeth Tchoungui. Au final, c'est Aïda Touihri, en provenance de M6, qui aura la mission de parvenir à imposer une émission culturelle sur la chaîne. Chaque jeudi, à 23h15, la désormais ancienne animatrice du "12:45" de la Six proposera "Vous n'avez encore rien vu", un magazine produit par Black Dynamite.
Parmi les tentatives de France 2 de proposer une case culturelle, il y a eu notamment "Vendredi, si ça me dit", une émission hebdomadaire diffusée le vendredi à 18h45 en 2008 et animée par Christophe Hondelatte. Mais après seulement 13 numéros, la chaîne prenait la décision d'arrêter le magazine, faute d'audience. En moyenne, "Vendredi, si ça me dit" réunissait un million de téléspectateurs, soit 6% de parts de marché.
Dans un entretien à Sud-Ouest, Christophe Hondelatte évoque la difficulté d'imposer un magazine culturel en télévision. "Animer une émission culturelle, cela a été un fiasco. Je ne referai plus ce genre d'émission" explique-t-il. "Tous les présentateurs de France 2 ont refusé ce challenge, et Aida Touihri, qui venait de M6, a accepté. La télé n'est pas du tout claire avec les émissions culturelles. Elle se sent obligée d'en faire une, elle voudrait qu'elle soit populaire, ce qui est un non-sens" analyse Christophe Hondelatte.
Pour lui, "C'est très segmentant, la culture, il faut choisir son camp. Les populaires ne sont pas toujours là, les intellos ne sont pas là, et tu te plantes". Christophe Hondelatte juge presque impossible de proposer un véritable magazine culturel sur une chaîne de télévision. "Faire de la culture à la télé, c'est trop difficile. Il faut avoir le soutien total d'un président de chaîne pour cela et ne pas se préoccuper des audiences" déclare celui qui assure être sur la "short-list" de Direct 8 version Canal+.