Le secteur audiovisuel reste fragile. C'est en substance le message que le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, Roch-Olivier Maistre, a adressé aujourd'hui au gouvernement, comme le rapporte l'AFP. "C'est l'ensemble de notre secteur qui est durement touché, à court et moyen terme. Et, avec les multiples incertitudes qui subsistent, ce n'est pas seulement 'le monde d'après' qu'il nous faut concevoir, c'est aussi 'le monde d'avec' ce virus", a estimé le président du CSA en ouverture d'un débat sur les conséquences de la crise sanitaire, au Festival de la fiction de la Rochelle, exceptionnellement délocalisé à Paris cette année.
A en croire le régulateur, le secteur audiovisuel est "loin d'être sorti" d'affaire, avec une une chute de "15 à 20%" de ses recettes publicitaires attendue en 2020 et une reprise "fragile" des tournages. Roch-Olivier Maistre a profité de l'occasion pour souligner l'importance de la transposition de la fameuse directive "SMA", censée enfin imposer aux plateformes comme Netflix des obligations de financement de la production en France. Cette transposition est prévue d'ici la fin de l'année.
"Au-delà des mesures déjà en vue, d'autres évolutions législatives restent nécessaires", estime le CSA, citant notamment en exemple la modernisation de la lutte contre le piratage. Roch-Olivier Maistre plaide ainsi pour un rapprochement entre CSA et Hadopi, prévu dans la réforme audiovisuelle finalement abandonnée du fait de la crise. "Je pense aussi qu'il est temps d'ouvrir le dossier de l'avenir de la contribution à l'audiovisuel public (CAP), avec la fin programmée de la taxe d'habitation", a également cité le patron du CSA, rappelant que son institution était attachée "à un financement dédié et pérenne de l'audiovisuel public".