Thierry Ardisson gagne son procès contre Canal+. Selon une information rapportée par "Le Parisien", C8 a été condamnée par la Cour d'appel de Paris à verser 3,8 millions d'euros à à Ardis SAS, la société de Thierry Ardisson, ainsi que 2,7 millions d'euros à la société Téléparis, détenue à 50% par Thierry Ardisson, soit 6,5 millions en tout, dont 5,7 millions pour le seul animateur-producteur. En janvier 2020, Canal+ avait été condamné à verser près de 800.000 euros à Thierry Ardisson par le tribunal de commerce de Paris. Une décision, selon lui insuffisante, dont l'animateur avait fait appel.
Au coeur du litige, l'arrêt des émissions "Les terriens du samedi" et "Les terriens du dimanche", co-produites par ces deux sociétés et diffusées pour la première depuis 2006* - depuis 2017 pour la deuxième - et arrêtées toutes deux en juin 2019 par la direction de Canal+. Cette décision avait provoqué le licenciement d'une centaine de salariés. "Ce n'est que l'application des règles d'éthiques dans les rapports commerciaux", a commenté l'avocat de Thierry Ardisson, Maître Jean Ennochi, interrogé par "Le Parisien" après la publication de cette décision de justice.
"Je ne sais pas ce qui lui a pris de me virer en 15 jours après 13 ans de bons et loyaux services", avait confié Thierry Ardisson à puremedias.com l'année dernière, au sujet de Vincent Bolloré. Avant d'ajouter : "Je ne lui reproche pas de m'avoir viré car il fallait que je m'arrête de toute façon. A 70 ans, quand tu interviewes M. Pokora le jeudi après-midi à la Plaine-Saint-Denis, même si c'est bien payé, il faut s'arrêter (rires). Ce que je lui reproche surtout, c'est de ne pas m'avoir davantage exploité. Je suis une boîte à idées. Il aurait dû m'utiliser pour faire des films, des séries, des émissions".
Deux ans après son départ de Canal+, Thierry Ardisson s'apprête à revenir prochainement à la télévision avec "Hôtel du temps", un concept original attendu sur France 3 cette saison. Dans cette émission, l'homme en noir interviewera une personnalité défunte mais ressuscitée grâce à la technologie du deepfake. Un premier numéro consacré à Jean Gabin est attendu prochainement à l'antenne, tandis que deux autres sur Dalida et Coluche sont en préparation.
Ce n'est pas le premier gros chèque que Canal+ est obligé de signer en faveur de l'un de ses anciens animateurs vedettes. En juin dernier, le groupe de Vincent Bolloré avait ainsi été déjà condamné en appel à verser 3,5 millions d'euros à Maïtena Biraben, ex-animatrice du "Grand journal".
* D'abord sur Canal+ et sous le nom "Salut les terriens"