Il témoigne dans un livre. Selon une information de "Satellifax", confirmée par "20 minutes", l'ancien patron de la chaîne Equidia Eric Brion, qui avait été la première cible du mouvement #BalanceTonPorc, équivalent français du #MeToo, sortira prochainement un ouvrage. Celui-ci sera publié le 14 octobre prochain aux éditions JC Lattès et s'intitulera "Balance ton père, lettre à mes filles du premier accusé de #BalanceTonPorc". Dans ce livre, il raconte à ses filles, Gabrielle et Flora, la manière dont il a vécu les accusations à son encontre et les raisons pour lesquelles il a décidé d'assigner en diffamation son accusation.
Pour rappel, en octobre 2017, la journaliste Sandra Muller avait invité ses abonnés sur Twitter à "balancer" les noms de harceleurs, puis dans un second temps avait visé Eric Brion en citant des propos vulgaires qu'il lui aurait tenus : "Tu as des gros seins. Tu es mon type de femmes. Je vais te faire jouir toute la nuit". Dans une tribune publiée en décembre 2017 dans les colonnes du "Monde", Éric Brion avait "réitéré (ses) excuses" envers Sandra Muller pour ses "propos déplacés" survenus "suite à une soirée arrosée". Le patron d'Equidia avait alors notamment appelé "au droit à la vérité et à la nuance".
En janvier 2018, c'est Sandra Muller elle-même qui avait annoncé sur les réseaux sociaux qu'Eric Brion avait décidé de l'assigner en justice suite à ses tweets. Le patron d'Equidia réclamait notamment 50.000 euros de dommages et intérêts et 10.000 euros pour couvrir ses frais d'avocat. "J'irai au bout de ce combat avec l'aide de mon avocat et j'espère que ce procès sera l'occasion de porter un véritable débat sur les moyens de lutter contre le harcèlement sexuel", avait écrit la journaliste à l'époque.
Sur Europe 1, en octobre 2018, l'ancien patron d'Equidia avait relaté toutes les conséquences concrètes de cette affaire pour lui. "Tout a changé dans ma vie", résumait-il, en soulignant qu'il était désormais sans emploi, séparé de sa compagne et que de nombreux amis croyant en sa culpabilité lui avaient tourné le dos. Pour lui, si Sandra Muller a été aussi offensive à son égard, c'est parce qu'il y aurait un différend de longue date entre les deux parties. "On a eu un vrai contentieux dans le passé. Elle me reproche par exemple de ne pas avoir été un de ses lecteurs, un de ses clients, de ne pas m'être abonné", justifiait-il en référence à "La lettre de l'audiovisuel", support dont elle est la directrice.
En septembre 2019, le Tribunal de Paris avait condamné Sandra Muller pour diffamation. Elle avait ainsi dû verser 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion, 5.000 euros aux titres des frais d'avocats. La journaliste avait également été condamnée à supprimer son tweet. Sandra Muller avait alors fait savoir qu'elle faisait appel de cette décision.