Un entretien tendu. Ce matin, François Fillon était l'invité d'Elizabeth Martichoux dans le cadre de son interview dans la matinale de RTL. Et la journaliste l'a évidemment d'abord interrogé sur le débat d'hier, suivi par 8,5 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2. L'ancien Premier ministre s'est dit content que le débat ait retrouvé un ton plus calme après "deux-trois jours de débordement", reconnaissant qu'à ses yeux, Alain Juppé était allé trop loin en début de semaine. "Je pense que c'était à la fois contre-productif pour lui-même, pour la droite et le centre dans leur ensemble et tellement caricatural que ça ne pouvait profiter à personne", a-t-il indiqué.
François Fillon a également évoqué les attaques "caricaturales", là encore, de certains sur son programme. "On a assisté à un déchaînement ridicule d'un petit microcosme qui prétend tout savoir et qui voudrait imposer sa vision", a-t-il lancé, ajoutant que ce fameux microcosme était "le meilleur agent électoral" du Front national "par cette arrogance, par cette manière d'imposer leur vision de la société, qui n'est pas forcément celle de tous les Français".
Et le ton est resté tendu tout au long de l'interview, où Elizabeth Martichoux a interrogé François Fillon sur des points très précis de son programme, concernant aussi bien les élections syndicales que le travail de nuit des infirmières. L'ancien Premier ministre a semblé par moments agacé par les questions de l'intervieweuse, la reprenant à plusieurs reprises et assurant par exemple que la CGT n'avait "jamais" bloqué le pays ces 20 dernières années.
Mais c'est quand Elizabeth Martichoux a évoqué l'avortement et le soutien de Jean-Frédéric Poisson que François Fillon s'est le plus crispé. "Le tribunal de l'Inquisition, c'est fini !", a-t-il lancé - une phrase publiée ensuite sur le compte Twitter du candidat. "C'est moi ?", l'a alors interrogé la journaliste. "C'est vous depuis des jours et des jours... Non seulement je n'ai pas touché à la loi... J'ai été ministre des Affaires sociales ! J'ai été Premier ministre pendant cinq ans ! Est-ce qu'on n'a pas pris des mesures pour permettre aux femmes l'accès à ce droit qu'est celui de l'IVG. Je ne vais pas tous les jours répondre à une question qui n'aurait jamais dû être posée", a-t-il taclé. "Par Alain Juppé en l'occurrence", a complété Elizabeth Martichoux, confortée par un "Exact" de l'ancien Premier ministre. puremedias.com vous propose d'écouter cet échange.