Ce soir, "Des paroles et des actes" (DPDA) revient pour un numéro spécial élections européennes. Animé par David Pujadas épaulé notamment par François Lenglet et Nathalie Saint-Cricq, ce nouveau numéro de l'émission politique de France 2 accueille les chefs des principaux partis politiques français (PS, UMP, Front National, UDI, Front de gauche, Modem, EELV). Quelques heures avant le début de ce prime, puremedias.com a posé quelques questions à Gilles Bornstein, le rédacteur en chef de l'émission. L'occasion de revenir avec lui sur les difficultés rencontrées pour réunir les invités de ce numéro mais aussi de faire un point sur la saison de "Des paroles et des actes".
Propos recueillis par Benjamin Meffre
puremedias.com : Ce numéro de "DPDA" a fait parler de lui à cause de sa difficulté à réunir ses invités...
Gilles Bornstein : Depuis le départ, nous avons voulu organiser pour les européennes une émission avec les chefs des différents partis puisqu'ils présentent des candidats aux Français et défendent des lignes politiques différentes. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-François Copé ont dit oui assez facilement. Concernant le parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis pour des raisons qui lui appartiennent et qu'il ne m'appartient pas de juger, n'a pas souhaité venir. Ensuite, il y a eu l'hypothèse Vincent Peillon qui n'a pas abouti. On a finalement proposé à Stéphane Le Foll de représenter le PS et il a accepté. Pour les Verts, on avait initialement invité Emmanuelle Cosse, la chef du parti, mais elle n'a pas non plus souhaité venir. On a donc proposé à Yannick Jadot, candidat écologiste aux européennes, qui a accepté de la remplacer.
Vous aviez déjà eu un problème d'invité lors d'un précédent "DPDA" avec Marine Le Pen en avril. Est-il est de plus en plus dur de constituer un plateau d'invités politiques ?
Non, monter des débats politiques à la télé a toujours été compliqué. La politique, c'est compliqué. C'est d'ailleurs à la fois plus dur et plus simple en période électorale. Plus simple car les responsables politiques sont en campagne et sont disponibles. Mais plus compliqué aussi parce que les enjeux sont plus importants.
Les élections européennes ne sont pas une thématique facile à traiter à la télévision ? Comment comptez-vous vous y prendre ?
Hormis le service public, il n'y a pas grand chose sur les européennes à la télévision. C'est notre rôle de le faire mais là vraiment, je suis content de faire cette émission. D'autant plus qu'on a essayé de dégager des temps dans l'émission plus pédagogiques et didactiques. Il y aura ainsi des grands oraux. Chacun des chefs de parti sera interrogé à tour de rôle pendant 10 minutes par David Pujadas, François Lenglet et Nathalie Saint-Cricq. Ils pourront ainsi exposer les traits saillants de leur programme sans être interrompus par leurs adversaires politiques. Et puis après, il y aura une heure de débat qui sera une période plus agitée dans le bon sens du terme.
"Le roman de l'euro" a enregistré une performance décevante la semaine dernière (1,8 million de téléspectateurs, 7,7% de PDA, ndlr) ? Avez-vous peur de connaître le même sort ?
On ne fait pas cette émission pour faire de l'audience. Mais je pense que les Européennes, ça intéresse les gens quand même. Les Européennes, ce sont les problèmes de frontières, d'immigration, de monnaie, d'austérité, de niveau de vie. Cette élection est finalement assez près de la vie des gens.
Avez-vous trouvé injustes les critiques adressées au service public sur sa couverture des Européennes ?
Oui, assez. Il y a eu deux "Mots Croisés" sur le sujet. Il y a eu en prime le documentaire de David la semaine dernière suivi d'un débat. Il y a le prime de ce soir. Oui je trouve ça un peu injuste. On assume nos responsabilités. Il n'y a pas à s'en glorifier car c'est notre métier et notre mission, mais je pense qu'on fait les choses correctement.
Quel bilan tirez-vous de cette saison de "Des paroles et des actes" (près 2,4 millions de téléspectateurs en moyenne pour environ 10,4% de parts d'audience sur 7 numéros diffusés) ?
Je trouve qu'on a fait des audiences relativement satisfaisantes. On a quasiment toujours fait plus de 10 points de part de marché et en 2014, on n'a jamais été sous la barre des 2,4 millions de téléspectateurs. Pour une émission très exigeante et rigoureuse, dans une année sans présidentielle, je trouve que ce sont plutôt de bons chiffres.
La formule de "Des paroles et des actes" a un peu évolué au cours de la saison en abandonnant parfois la formule de l'invité principal pour se rapprocher davantage du débat à plusieurs intervenants ? Pourquoi ce changement ?
"Des paroles et des actes" est une émission qui a été conçue en période d'élection et dont chaque numéro reposait au départ sur une personnalité politique principale. C'est compliqué de trouver 10 nouvelles personnalités tous les ans capables de tenir 2h20 en prime sur une chaîne généraliste de grande écoute. On ne peut pas non plus refaire les mêmes personnalités tout le temps. Donc logiquement, on réfléchi parfois à une adaptation de la formule et on ne s'interdit pas de la faire évoluer de nouveau à l'avenir.