L'article ne passe pas pour l'agence de publicité. Lundi dernier, "Le Monde" a publié une longue enquête sur le sexisme dans le milieu de la publicité. Le quotidien a notamment recueilli à cette occasion les témoignages anonymes de deux anciennes salariées de l'agence Hérézie accusant de harcèlement moral et sexuel et de comportements déplacés le directeur de création de la société, Baptiste Clinet. Elles sont soutenues publiquement par Christelle Delarue, fondatrice de l'agence Mad & Women, qui les a récemment recrutées après leur licenciement. Selon le journal, les deux femmes ont été poussées au départ après s'être plainte des agissements de Baptiste Clinet courant mai 2018.
Après la parution de cet article, l'agence Hérézie a, elle, soutenu publiquement son directeur de la création. Dans un communiqué ce vendredi, elle annonce avoir "mis fin à sa collaboration" avec Baptiste Clinet "d'un commun accord". "Baptiste pourra alors se consacrer pleinement à sa défense face aux faits qu'il conteste, et surtout protéger sa famille", écrit l'agence publicitaire, précisant qu'il "ne s'agit pas d'une sanction mais d'une décision dans l'intérêt de l'ensemble des collaborateurs afin de préserver leur environnement de travail dans un climat serein."
Par ailleurs, l'agence Hérézie annonce "entamer une procédure de plainte pour diffamation" contre "Le Monde" à la suite des "allégations sans preuves relayées" lundi. "Ce dernier a en effet porté des accusations graves à l'encontre de l'agence, accusations dénuées de tout fondement et ayant porté atteinte à la réputation de l'entreprise", explique le communiqué. Et d'ajouter : "Pour les mêmes raisons, Hérézie déposera également une plainte pour dénonciation calomnieuse contre X afin de faire valoir ses droits face aux personnes relayant ces informations trompeuses sur l'entreprise."
La société de publicité indique également déposer plainte contre Christelle Delarue, présidente de l'agence Mad & Women, soutien des deux anciennes salariées de Hérézie, "pour dénigrement et concurrence déloyale". "Cette consoeur a en effet jeté le discrédit sur notre entreprise en répandant à notre propos des informations malveillantes, en interpellant nos clients et les annonceurs, et en instrumentalisant la cause juste de lutte contre toute forme de harcèlement à des fins purement commerciales", poursuit l'agence, qui assure que si les accusations "étaient avérées et prouvées", elle prendrait "immédiatement les mesures et sanctions adaptées".