Une semaine après les attaques terroristes qui ont provoqué la mort de 130 personnes à Paris, Hervé Béroud, le directeur de la rédaction de BFMTV, était hier l'invité des "Dessous de l'Ecran", l'émission média de RTL, diffusée chaque dimanche entre 19h et 19h30 et dont puremedias.com est partenaire.
Le journaliste est revenu sur la couverture des attentats par sa chaîne et également sur la mise en place de son large dispositif. "Le vendredi 13 novembre, j'étais chez moi depuis une heure quand j'ai pris connaissance des attentats. J'ai appelé la rédaction pour dire qu'on passait en édition spéciale. Puis, je suis retourné à la rédaction. Il a fallu évidemment rameuter les troupes et s'organiser puisque tout se déroulait sur plusieurs lieux à la fois. BFMTV est une grosse machine avec 400 personnes dont 250 journalistes. Nos collaborateurs sont revenus spontanément d'eux-mêmes. Très vite, il y avait beaucoup de monde dans la rédaction pour faire toute la nuit en direct, et envoyer de multiples équipes sur le terrain", s'est souvenu Hervé Béroud.
Comme Bruce Toussaint, Hervé Béroud estime que sa chaîne a fait un travail de qualité lors de ces attentats. "Ce qui s'est passé au mois de janvier a été une forme d'expérience pour l'ensemble des médias... Moi, en janvier, je ne pensais pas un jour avoir des terroristes au bout du téléphone... Sur le terrain, désormais, on est préparé à gérer telle ou telle situation. (...) Cette fois-ci, tout est allé beaucoup plus vite. A minuit et demi, les interventions de la police étaient terminées. C'était moins complexe. On n'était pas tout près de l'endroit où ça se déroulait puisqu'on était à l'extérieur d'un périmètre de sécurité et toutes les questions qui s'étaient posées en janvier ne se posaient pas cette fois-ci", a-t-il déclaré, en déplorant tout de même que les réunions entre les médias et le ministère de l'Intérieur, promises après les attentats de janvier, n'aient pas eu lieu.
"En janvier, on s'était dit qu'on devait se réunir pour avoir quelques repères. Quand un terroriste appelle notre chaîne, moi je ne sais toujours pas comment faire... Quel interlocuteur pouvons-nous avoir auprès des forces de police ? Pour nous, avoir un interlocuteur unique serait appréciable. Cette discussion, je souhaitais qu'elle ait lieu et elle n'a pas eu lieu", a déploré Hervé Béroud.
Le patron de BFMTV est aussi revenu sur le marché noir des images amateurs. "On a uniquement acheté des photos d'Ismaël Mostefaï (l'un des kamikazes du Bataclan, ndlr), qui nous ont été proposées par d'anciens proches, ce qui nous a permis d'identifier et de mettre un visage sur ce terroriste. On a diffusé beaucoup d'images amateurs de 'témoins BFMTV', c'est-à-dire des photos ou vidéos que les téléspectateurs nous envoient spontanément. Ils nous les donnent, on ne les achète pas. Mais on nous a proposé de nombreuses images mais soit elles n'étaient pas spécialement intéressantes, elles n'apportaient pas d'informations nouvelles, soit elles étaient proposées à des prix totalement délirants... Le principe d'acheter des vidéos ne me choque pas. Mais on nous a proposé des photos d'une des terrasses où s'était déroulée les attentats qui étaient choquantes et qui étaient proposées à 50.000 euros !"
l ECOUTEZ l'intégralité des "Dessous de l'écran" avec Hervé Béroud