Beaucoup de changements pour ce nouvel appel d'offres. Ce mardi 12 septembre 2023, la Ligue de football professionnel a dévoilé en détail à quoi ressemblent les modalités de la cession des droits de la Ligue 1 pour le cycle 2024-2029. Lors du précédent appel d'offres, le contrat se portait sur quatre ans, contre cinq ans pour celui-ci. Si la LFP vise toujours le milliard d'euros pour ses droits - avec ceux à l'international -, la Ligue a tenté une nouvelle approche afin d'être moins contraignante pour les téléspectateurs de la compétition.
La LFP a décidé de simplifier la vente de ses droits télé avec seulement deux lots. Lors du précédent appel d'offres, pour la période 2020-2024, la LFP avait mis en vente sept lots différents pour les droits de la Ligue 1.
Le premier lot comprendra les trois meilleurs matchs de chaque journée de première division de football française, dont un en co-diffusion. Le second inclura quant à lui les six autres, dont un en co-diffusion et les deux autres matchs du 1er lot en différé. Pour rappel, depuis la fin de la précédente saison, il n'y a plus que 18 clubs en Ligue 1 et donc neuf matchs par journée - contre dix lors des précédents appels d'offres -. Ce remodelage des lots permettra de diminuer le nombre de diffuseurs de la Ligue 1 et moins pénaliser les fans de football qui voudront s'abonner à des offres pour suivre les rencontres des clubs français.
Les lots vont permettre la diffusion sur les réseaux sociaux des images des matchs. Il y aura également trois lots "magazines", avec deux lots pour les magazines du week-end et 1 lot pour des magazines quotidiens en semaine, du lundi au vendredi.
Le précédent appel d'offres avait vu naître des matchs à 13h le dimanche. Cette case avait été créée pour attirer le public asiatique. Mais elle n'a pas été reconduite dans ce nouvel appel d'offres. "Ce n'est pas faire injure à la Ligue 1, mais en prime time en Asie, il y a de meilleures affiches disponibles en face de nous", a déclaré en conférence de presse ce mardi Benjamin Morel, DG de la LFP, selon des propos rapportés par le journaliste de "Challenges", Adrien Schwyter.
Ainsi, à partir de 2024, à chaque journée, il y aura 1 match à 20h45 le vendredi. Le samedi, il y aura 1 match à 17h, 1 match à 19h et 1 match à 20h45. Exit donc le match de 13h le dimanche. Pour le dernier jour de la semaine, il y aura 1 match à 15h, 3 matchs en multiplex à 17h et l'affiche de la journée à 20h45.
La Ligue a précisé que les détenteurs des lots 1 et 2 de l'appel d'offres auront la possibilité de proposer des extraits et des archives des matchs, ainsi que des mini-clips, du replay et des rétrospectives. Mais surtout, en fonction du diffuseur, il sera possible de sous-licencier les droits de la Ligue 1.
Le diffuseur disposant des droits pourra sans condition signer un accord avec un diffuseur gratuit. En revanche, il sera possible de sous-licencier à un opérateur payant avec plusieurs conditions. Il ne faut pas que cela conduise à plus de deux diffuseurs de la Ligue 1. L'accord doit être signé avant le début de la saison et pour une durée minimum de deux ans.
Il y a quelques semaines, la LFP n'a pas caché sa volonté d'atteindre le milliard d'euros pour la Ligue 1, en cumulant cet appel d'offres et les droits à l'étranger. Pour le lot 1, dit "premium", le prix minimum a été fixé à 530 millions d'euros, avec une enchère tous les 10 millions d'euros. Pour le deuxième lot, le prix minimum sera de 270 millions d'euros avec des paliers tous les 5 millions d'euros.
Afin d'éviter le fiasco de Médiapro lors du précédent appel d'offres, la Ligue compte faire passer un examen à chaque candidat avec un groupe d'experts afin d'estimer l'offre financière, qui sera pondérée avec la proposition éditoriale.
Depuis le mardi 12 septembre 2023, les diffuseurs disposent de toutes les informations pour formuler leurs offres. La remise des offres sera faite le lundi 16 octobre. Le mardi 17 octobre, si un candidat atteint le prix de 530 millions d'euros sur le lot 1 et 270 millions d'euros sur le lot 2, sans autre diffuseur en concurrence, il décroche les droits télévisés de la première division. Si plusieurs candidats se sont exprimés, la LFP enclenchera le système d'enchères. A l'issue de la journée, elle annoncera les résultats de son opération. Si aucune offre n'est satisfaisante, la Ligue peut annuler l'appel d'offres.
Concernant l'appel d'offres international, il devrait avoir lieu fin octobre ou début novembre.
Officiellement, les diffuseurs ne vont pas faire savoir s'ils sont candidats ou non à cet appel d'offres. Toutefois, certaines perspectives se dessinent à travers les stratégies et les prises de parole de patrons de médias. Amazon Prime Video devrait par exemple très certainement se positionner pour continuer la diffusion de la Ligue 1 sur sa plateforme.
beIN SPORTS pourrait également se relancer dans la course des droits de la première division de football. A "Sportbuzzbusiness", Florent Houzot, le directeur des rédactions du groupe sportif, a fait savoir qu'il n'excluait pas un retour de la Ligue 1 sur son antenne. Même chose pour Canal+, qui a pourtant été en conflit avec la LFP, qui "ne s'interdit pas" de faire une offre, selon Europe 1. Concernant RMC Sport, cela semble plus compliqué pour Altice France de s'aligner, en sachant que la maison-mère dirigée par Patrick Drahi a fait part publiquement de sa volonté de faire des économies sur plusieurs échelles.
Il est également possible qu'un nouvel acteur entre en jeu, comme Mediapro il y cinq ans. La plateforme DAZN n'a pas caché son envie de rafler les matchs de Ligue 1. Elle a d'ailleurs signé un accord avec Canal+ sur la diffusion de la Ligue 1 cette saison. Plusieurs médias évoquent aussi l'intérêt d'Apple, qui a déjà investi sur la MLS, le championnat étasunien de football.