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"Il y a une inculture dans les agences média" reconnait le patron de Publicis Media, Gautier Picquet
Publié le 30 janvier 2025 à 19:26
Par Benoît Zante | Journaliste
Journaliste spécialisé dans les sujets liés à l'innovation, aux médias et à la transformation des entreprises, il suit les grands événements tech, identifie et analyse les tendances émergentes. Il enseigne à Sciences Po dans le Master Communication, Médias et Industries Culturelles et Créatives.
Le président de Publicis Media France pointe du doigt un problème majeur au sein même des agences médias...
Publicis Medias était l'un des acteurs du colloque NPA organisé ce mercredi 27 novembre 2024 à Paris. Publicis Medias était l'un des acteurs du colloque NPA organisé ce mercredi 27 novembre 2024 à Paris.© Publicis Media
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Habitué aux punchlines, Gautier Picquet n'y est pas allé par quatre chemins lors d'une table ronde de l'événement Médias en Seine, organisé par Radio France et Les Echos-Le Parisien. 

À l'occasion de ce festival international des médias de demain, il était invité à partager son point de vue sur la responsabilité démocratique des annonceurs, alors que les marques sont de plus en plus sollicitées pour soutenir les médias traditionnels face aux plateformes numériques.

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"Le cancer, ça ne se traite pas au Doliprane"

Le dirigeant de Publicis Média a commencé par utiliser une métaphore choc : "le cancer, ça ne se traite pas au Doliprane". Traduction : face aux risques qui pèsent actuellement sur la démocratie, tenter de réguler les réseaux sociaux et voter des lois ne suffiront pas. 

"Sauver la démocratie, ce n'est pas quelque chose de tactique. [...] La question de fond, c'est quel est l'avenir que l'on prépare". Pour lui, le vrai problème est bien plus profond et pose la question de l'éducation et de la formation, notamment des plus jeunes, "pour protéger un écosystème et donner envie de lire et d'écouter de la bonne information".

Cette prise de conscience pourrait commencer par s'appliquer aux agences médias elles-mêmes, puisqu'il y constate, paradoxalement, "une inculture, très clairement, des médias."

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"Ils passent leur temps à scroller sur les plateformes"

"Ils ne lisent pas assez la presse, ils ne s'y intéressent pas. Ils passent leur temps à scroller sur certaines plateformes," a-t-il reconnu, en réponse à une question du journaliste des Echos David Barroux, à propos de la responsabilité des acheteurs médias. Mais il ne jette pas la pierre uniquement à ses collaborateurs, loin de là : "on est tous coupables et responsables". 

Et d'enfoncer le clou : "tout le monde est responsable. On a laissé ce monde nous déborder. Aujourd'hui, les médias doivent mieux gérer leur transformation digitale. Les médias planeurs doivent comprendre qu'il y a un écosystème qu'ils ne maîtrisent pas du tout, qui est un écosystème complexe, culturel, qui protège cette démocratie. [...] Les annonceurs ont cette responsabilité, parce qu'ils sont tout simplement une partie énorme de l'économie française et que l'économie protège la démocratie."

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"Dans 20 ans, plus personne ne regardera la télé"

D'où sa conclusion en forme d'avertissement : si on ne change pas les habitudes, "dans vingt ans, plus personne peut-être ne regardera la télé, plus personne ne lira la presse, plus personne n'écoutera la radio".

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