C'était un des projets les plus sulfureux du cinéma français. Le réalisateur américain Abel Ferrara voulait faire un film sur la chute de Dominique Strauss-Kahn. Et pour interpréter DSK et Anne Sinclair, un couple mythique du cinéma avait donné son accord : Isabelle Adjani et Gérard Depardieu. En septembre, l'actrice se réjouissait de tourner dans un film qui ne serait pas "politiquement correct" et Depardieu avait indiqué avoir accepté le rôle car il "n'aimait pas" l'ancien patron du FMI.
Le tournage était imminent mais Isabelle Adjani a annoncé hier qu'elle avait finalement décidé de ne pas le faire. Si elle était "enthousiaste" au départ, notamment à l'idée de retrouver son partenaire de "Camille Claudel", elle a changé d'avis en raison du "contexte actuel". "Dans un contexte qui ne relève que de l'intrusion destructrice dans la sphère privée de ces deux personnalités, le parti pris d'interpréter ce film ne peut plus me correspondre aujourd'hui, a écrit Isabelle Adjani dans un communiqué. J'aime et j'admire l'énergie de rédemption qui existe dans le cinéma d'Abel Ferrara, et j'ai toujours dit apprécier que le projet de son film sur l'histoire qui aurait lié Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair depuis les événements du Sofitel à New York en soit une oeuvre inspirée."
La dimension prise par l'affaire déplait à la comédienne qui a donc décidé à renoncer au film. L'existence même du film est désormais remise en cause : Gérard Depardieu va-t-il maintenir son accord ? Une autre comédienne va-t-elle être trouvée ? Les chaînes de télévision, déjà très réticentes à financer le projet, vont-elles accepter de mettre de l'argent sans la présence de la star ?
Deux ans après l'affaire du Sofitel de New York, DSK fait encore régulièrement parler de lui. Cette semaine encore, un livre de Marcela Iacub relatant sa relation intime avec DSK, a fait une énorme polémique. Tant au Nouvel Obs où la publication des bonnes feuilles a eté dénoncé par Jean Daniel, le fondateur de l'hebdomadaire, qui n'a pas apprécié un "récit complaisant" relevant de "l'acharnement". DSK, lui, a fait part de son "double dégoût" et a demandé à ses avocats d'attaquer L'Obs, et l'auteur du livre. Il a obtenu gain de cause puisque le newsmag a été condamné à lui verser 25.000 euros de dommages et intérêts.