Les journalistes ont pris cher. En fin de matinée, Jean-François Copé a fait une déclaration solennelle pour répondre aux accusations du "Point" sur les comptes de campagne de l'UMP. Et si, la semaine dernière, sa cible se limitait à Franz-Olivier Giesbert, patron de l'hebdomadaire, tous les médias et journalistes ont été visés ce matin.
Il a dénoncé une "campagne de presse particulièrement agressive et haineuse", "des attaques incessantes qui ont quitté le champ de la politique pour se nourrir des armes des lâches, la rumeur, les insinuations et la manipulation". Le patron de l'UMP a fustigé "l'emballement déraisonné des médias" ces derniers jours, "sans respect de la moindre règle déontologique". Il n'a pas hésité à parler d'une "chasse à l'homme" le visant.
"Certains organes de presse, si peu regardants sur leur propre déontologie, si peu transparents sur les conflits d'intérêts qui les minent de l'intérieur s'érigent en procureur aussi bien qu'en juge de premier et dernier ressort. Avec eux, pas de parole à la défense, pas de possibilité de se défendre, pas de possibilité de répondre ni de faire appel d'une condamnation déja actée avant même que le procès médiatique n'ait débuté", a-t-il lâché. Jean-François Copé a peut-être déjà oublié les nombreux micros tendus la semaine dernière et les sollicitations des médias pour lui donner l'occasion de se défendre, justement.
Pour Jean-François Copé, certaines organes de presse ont usé des "pires méthodes de l'inquisition". "Des tartuffes bouffis d'orgueil, tellement admirateurs de leur propre image, qui se contemplent avec une délectation perverse dans le reflet des shows télévisés autocentrés en s'abritant derrière deux mots d'ordre magiques pour justifier ce qui n'est rien d'autre qu'une vendetta : transparence et démocratie. A les entendre, qui serait dans leur viseur serait l'ennemi de la transparence et de la démocratie", a-t-il fustigé.
"Bûcher médiatique, appel à la démission, lynchage public (...) commentateurs qui préférent déformer qu'informer (...) donneurs de leçons (...) des réflexes de caste d'un autre âge"... N'en jetez plus, Jean-François Copé a rhabillé pour l'hiver la profession, qu'il sait malaimée par les Français. Pour répondre aux accusations du Point reprises par de nombreux médias ces derniers jours, Jean-François Copé a promis que l'UMP dévoilerait "l'intégralité de sa comptabilité" et déposerait une proposition de loi exigeant la transparence financière de tous les partis politiques depuis 2007.
Par ailleurs, il annonce une autre proposition de loi pour... tous les organes de presse, "dès lors qu'ils bénéficient d'une fréquence délivrée par l'Etat ou d'un financement par l'Etat". Objectifs : que les principaux dirigeants et salariés de ces groupes de presse soient "désormais soumis aux mêmes règles de déclarations d'intérêts et de patrimoines que les parlementaires". Cette proposition vise selon lui "à instaurer une véritable exigence de transparence qui ne soit ni sélective, ni à géométrie variable, ni le fruit de calculs qui confinent parfois aux coups montés".