Les médias ont-il contribué à tendre le climat autour du débat de société sur le mariage pour tous ? Oui, selon le journaliste Joseph Macé-Scaron, qui adresse sur Facebook un message à "ses collègues journalistes qui se reconnaîtront". "C'est curieux, depuis le début de la semaine, vous m'appelez pour des émissions. Il en est sûrement de même pour d'autres soutiens au mariage pour tous. C'est que jusqu'à présent, c'était super rigolo d'inviter Barjot et ses amis. Super cool. Super bon pour votre buzz", écrit-il.
Pour l'essayiste, les médias et journalistes ont pris "soudainement" coscience qu'après "sept mois de déversement de haine que l'homophobie n'est pas un fantasme d'une pseudo police de la pensée". Il estime qu'il leur aura fallu attendre qu'une victime d'agression homophobe accepte de témoigner sur les plateaux pour prendre conscience de la radicalisation du débat et des moyens d'action des antis. On ne compte plus en effet les ministres apostrophés, les élus provoqués ou encore les Français lambdas insultés par certains militants des mouvements contre le mariage gay.
"Il a fallu que des homos deviennent victimes pour que vous vous disiez 'Oh wait!" ça va trop loin'. Bienvenus dans le monde réel", ironise-t-il. Comme François Morel ce matin sur France Inter, Joseph Macé-Scaron reproche aux médias d'avoir accordé une visibilité sans précédent à Frigide Barjot, porte-parole du mouvement. "Ce qui a été créé, VOUS avez contribué à l'enfanter en lui donnant une exposition sans commune mesure. Alors maintenant, chers collègues, quand vous me sollicitez, je vous réponds avec le sourire : assumez !", lance-t-il.