Après les politiques, place aux célébrités ! Ce soir, à 20h55, Karine Le Marchand inaugure une nouvelle formule d'"Une ambition intime", son émission qu'elle anime et produit via sa société Potiche Prod. Pour ce retour, c'est le comédien Franck Dubosc qui s'est confié à l'animatrice. puremedias.com s'est entretenu avec Karine Le Marchand pour évoquer "Une ambition intime" mais également son avenir sur M6.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Pourquoi avoir voulu décliner "Une ambition intime" en version célébrités ?
Karine Le Marchand : Je pense qu'il n'y a pas d'enjeu politique suffisant en ce moment pour la continuer avec d'autres politiques. Je ne crois pas qu'en prime time aujourd'hui les Français aient envie de voir les portraits de Laurent Wauquiez ou Nathalie Kosciusko-Morizet, je pense que ça ne fonctionnerait pas. Donc il faut attendre un enjeu électoral fort. Or, M6 m'a dit "On a adoré, c'est devenu une marque en deux épisodes, comment pourrait-on la décliner ?". Je savais que je voulais aller vers des célébrités mais que je n'allais pas en mettre quatre à la suite et qu'il fallait donc faire évoluer le tête-à-tête. Donc en plus, il y a la communication non-verbale, voir quelqu'un vivre, être lui-même, être entouré de ses amis, c'est une bonne façon de découvrir les gens.
L'émission s'articule donc autour d'une seule personnalité, Franck Dubosc pour la première. Et mon ressenti en découvrant l'émission a été de savoir si ce n'était pas un peu clivant, si seuls les fans de Franck Dubosc pouvaient être intéressés...
...et les miens aussi j'espère ! (Rires) Mais vous ne dites pas ça à Drucker quand il reçoit Michel Sardou ou Laurent Gerra. Quand Frédéric Lopez fait une émission autour de quelqu'un, il y a certes la découverte d'une peuplade, mais on a envie de voir cette personne interagir avec une autre façon de vivre. Peut-être que vous avez raison, je ne sais pas, on verra. On essaye en tout cas. Et en même temps, Franck Dubosc est quelqu'un de populaire, qui plaît autant aux hommes qu'aux femmes, aux personnes âgées qu'aux jeunes. C'est sûr en tout cas qu'il n'y a pas cinquante personnes aujourd'hui en France sur les épaules desquelles on pourrait faire reposer "Une ambition intime". C'est pour ça que, si ça fonctionne, il y en aura deux par an, jamais plus.
Tout au long de l'émission, plusieurs invités arrivent. Franck était-il au courant ?
Pour la plupart oui. Nous avons fait une liste des gens qu'il aimait et qu'il connaissait vraiment, qui étaient ses amis. Il m'a fait une longue liste dans laquelle j'ai sélectionné des gens comme Philippe Lefebvre, très proche de lui, qui l'a vraiment connu à la période où ils allaient au camping, entre 14 et 20 ans et qu'il voit moins actuellement. Donc il y a des personnes qu'il voit régulièrement et d'autres qui ont jalonné sa vie. Mais il y a des invités surprises comme ses amis d'enfance et les Gypsy Kings, là il n'était pas au courant.
Parmi les invités, il y en a un que vous avez dû couper au montage, c'est Gilbert Rozon. En tant que productrice, comment avez-vous géré cette demande ? Des séquences sont-elles tombées à l'eau ?
Oui, il y a des séquences qu'on n'a pas pu diffuser. Ca m'a énervé, c'est très clair. J'ai dû tout revoir avec ce prisme-là. Mais par exemple, à la fin on devine sa veste de dos, mais il y a des séquences où il est là et on ne le voit pas à l'écran. Sur certaines séquences, on a dû faire des caches, image par image. C'était fastidieux. Ça a nécessité trois monteurs pendant une semaine, mais c'est sa demande de se retirer de la vie publique, ce que je comprends. Et puis tout fait tellement polémique que c'était normal de s'éviter ça. Ce n'était pas un sujet.
Cette formule coûte plus cher que la version politique ?
Oui oui. Mais je crois que M6 a conscience aussi qu'une chaîne premium doit avoir des programmes haut de gamme. Qu'on l'aime ou pas, je pense qu'on voit que cette émission est bien produite, qu'il y a du boulot. M6 est l'une des seules chaînes qui permet de créer des formats, d'autant plus que je ne suis pas John de Mol. C'est pour moi une grande liberté et ce sont des chaînes comme ça qui vont perdurer dans le temps.
Un numéro d'"Une ambition intime" autour d'Emmanuel Macron est-il envisageable ?
J'ai essayé mais j'ai peu d'espoir en fait. La façon de gérer sa communication est tout sauf dans l'intime. Et je pense qu'il n'a pas d'intérêt personnel à le faire aujourd'hui. Je pense que ça ne le tente pas du tout.
Plus généralement, vous avez signé jusqu'en 2020 avec M6... comme Nicolas de Tavernost. Tant qu'il est là, vous restez ?
A peu près, oui. En tout cas, c'est quand même super important pour nous d'avoir une stabilité à la tête de notre chaîne, d'avoir de façon certaine quelqu'un à notre écoute, bienveillant à notre égard et avec qui on peut échanger. Et Nicolas de Tavernost peut être exigeant dans son management mais en même temps, c'est quelqu'un qui est extrêmement disponible. Il est très investi dans sa chaîne et si j'ai une question à lui poser, il va me répondre, m'accorder du temps. Aujourd'hui, à France Télévisions ou à TF1, je pense que je n'aurais pas ça.
Là, j'ai signé jusqu'en 2020 parce que je sais que Nicolas de Tavernost et Thomas Valentin seront toujours à la tête mais aussi parce qu'ils m'ont signé une émission que j'ai créée et qui ne verra le jour qu'en 2020. Je ne vois pas beaucoup de chaînes qui, en 2017, signent une série de primes qui n'arriveront qu'en 2020 !
Justement, où en est votre émission sur l'obésité, que vous produisez vous-même et co-animerez avec Cristina Cordula ?
On a commencé à tourner en septembre, et il y en a pour deux ans et demi. Et c'est la première fois que je produis une autre animatrice, c'est génial comme expérience. Cristina est délicieuse.
Vous avez d'autres projets avec M6 avant la fin de la saison ?
C'est possible, c'est tout à fait possible.