CNews de nouveau épinglée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Dans une décision publiée vendredi 27 août, le régulateur de l'audiovisuel annonce avoir adressé une "mise en garde" - un rappel à la réglementation de moindre gravité que la mise en demeure - à la chaîne info du groupe Canal+.
Dans le viseur des Sages, deux numéro de l'émission de Pascal Praud, "L'heure des pros", diffusées le 26 avril et le 3 mai dernier. L'animateur de CNews avait alors abordé avec ses invités la publication dans "Valeurs actuelles" d'une tribune contre "le délitement" de la France signé, selon l'hebdomadaire, par "plus d'un millier" de militaires, dont une "vingtaine de généraux".
Dans sa décision, le CSA a pointé du doigt "l'absence de diversité des points de vue exprimés" le 26 avril, estimant ainsi que la chaîne d'information avait contrevenu à son obligation "d'expression de points de vue divers" prévue par sa convention. Le 26 avril, Pascal Praud était entouré de l'ancien cadre du Rassemblement national (RN) Jean Messiha, du publicitaire Jacques Séguéla, de la directrice de la rédaction du magazine "Causeur", Elisabeth Lévy, et du secrétaire national adjoint du Syndicat indépendant des commissaires de police, Matthieu Valet. L'eurodéputé RN, Gilbert Collard, avait également commenté cette actualité au cours de l'émission. Dans sa décision, le CSA explique que son "constat (a été )conforté" par une nouvelle évocation de la tribune le 3 mai "par les mêmes intervenants (hormis Matthieu Valet) et en des termes comparables".
CNews est décidément dans le collimateur du gendarme de l'audiovisuel. En juillet dernier, ce dernier l'avait déjà mise en garde pour une publicité clandestine en faveur de Disney. En juin, la chaîne de Serge Nedjar avait cette fois été mise en demeure pour non-respect du pluralisme du fait d'un trop important temps de parole accordé à Philippe Ballard, candidat RN aux dernières régionales.
En mars, le CSA avait aussi infligé à la chaîne une amende de 200.000 euros - confirmée par le Conseil d'Etat - pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos tenus en 2020 par son chroniqueur Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés. En décembre 2019, CNews avait également été mise en demeure pour "défaut de maîtrise de l'antenne" après de nouveaux propos controversés tenus par Eric Zemmour, cette fois sur le général Bugeaud. Une décision confirmée par le Conseil d'Etat en juin dernier.