"L'islam est-il soluble dans la République ?" C'est la question, un rien provoc', que Christophe Hondelatte a posé, le 17 février dernier, sur Numéro 23, une des nouvelles chaînes de la TNT. Dans le cadre de son émission intitulée "Hondelatte Dimanche", le journaliste a lancé ce débat suite à un édifiant sondage Ipsos, publié quelques jours plus tôt dans Le Monde, qui indiquait que 74 % des Français estimaient que l'islam est une religion "intolérante", incompatible avec les valeurs de la société française.
Pour débattre, l'ancien présentateur de "Faites entrer l'accusé" avait invité ce soir-là ses anciens polémistes de "On refait le monde" : la romancière Calixthe Beyala, le journaliste Joseph Macé-Scaron, l'ancien ministre Azouz Begag et l'éditorialiste Elisabeth Lévy. La discussion a débuté par une longue diatribe deRobert Ménard, le très controversé fondateur de Reporters Sans Frontières, qui entretient aujourd'hui des relations ambigües avec le Front National. Au milieu de son intervention, Robert Ménard a notamment déclaré : "Je trouve que l'islam n'est pas une religion sympathique", sans provoquer réellement de réaction en plateau. Ensuite, les intervenants se sont succédés pendant une vingtaine de minutes, et le ton est parfois monté.
Un débat qui n'a pas du tout plu au CSA. Dans une décision du 26 juin, publiée ce matin, les Sages sont "intervenus" auprès de la chaîne, estimant que celle-ci avait "manqué aux obligations déontologiques". Le CSA déplore que la chaîne, censée être dédiée à la diversité, n'a pas respecté sa mission de "cohésion sociale" et n'a pas défendu "les valeurs d'intégration et de lutte contre les discriminations". Le conseil est sévère avec l'animateur. Il estime que le sujet controversé aurait nécessité d'être traité avec "vigilance, prudence et pondération".
Christophe Hondelatte a vivement réagi à cette décision. Sur son compte Twitter, il a estimé que le CSA était "le nouveau censeur de la pensée unique !". Il a également retweeté plusieurs messages de soutien, dont l'un estimait que le CSA interdisait désormais d'aborder une question provocatrice si elle est susceptible d'agacer quelque uns.