Nom, typographie, titre des rubriques, positionnement, couverture... Les similitudes entre le magazine "Causette", créé en janvier 2009, et un mystérieux mensuel sorti ce mois-ci sous le nom de "Bridget" sont troublantes comme le révèle "Rue 89".
Interrogé par le pure player, Grégory Lassus-Debat, directeur de la publication de "Causette" l'a d'ailleurs vivement constaté : "la maquette et la direction artistique ont été repompées à 100%. Et Bridget a le même positionnement éditorial, le même format, le même prix (4,90 €). a-t-il ainsi expliqué. Même le papier est proche du nôtre, si ce n'est identique". Et le directeur de la publication d'ajouter : "Certaines rubriques ont été clonées, seul le nom étant changé : 'On nous prend pour des quiches' devient ainsi 'Au secours'".
Mais qui est donc derrière ce qui ressemble à un plagiat en règle ? Difficile de le savoir à la lecture des quatre noms signant l'intégralité des articles de "Bridget". Ces derniers ressemblent en effet fortement à des signatures d'emprunt : Simone Beaupoil, Henriette Arnaud ou Laurus Canabium. Mais la direction de "Causette" a tout de même identifié la présence dans l'ours de "Bridget" d'un nom qui lui est familier : Frédéric Truskolaski. Cet homme de presse à la réputation sulfureuse édite une trentaine de publications comme "Gossip !" , "Showbiz" ou "Oulala !" tirées entre 60.000 à 100.000 exemplaires. Frédéric Truskolaski et "Causette" ont un certain passé commun puisque le magazine féministe lui avait consacré une enquête assez défavorable dans un de ses numéros précédents.
Le reportage de "Causette" en question avait notamment révélé les méthodes de production très contestables de ces magazines people souvent trash. Le mystérieux patron de presse que personne ne parvient jamais à joindre, recourrait ainsi massivement à des faux témoignages produits à la chaîne par des collaborateurs occasionnels sous-payés. Pour le directeur de la publication de "Causette", Grégory Lassus-Debat, Frédéric Truskolaski n'aurait à l'époque "pas du tout apprécié" cette enquête.
Il soupçonne donc le patron de presse d'avoir voulu se venger en publiant durant l'été, période de bonnes ventes pour ce genre de magazines, un mensuel concurrent. Comme Grégory Lassus-Debat l'a expliqué à "Rue 89" (par ailleurs partenaire de "Causette"), son équipe envisage donc actuellement de porter l'affaire en justice pour couvrir l'éventuel préjudice. "Nos avocats réfléchissent aux suites à donner, mais on ne va pas attendre quinze ans, on ne peut pas accepter ça sans rien faire" a-t-il ainsi expliqué.