Un fâcheux incident. Le 22 mai dernier, le service presse du secrétariat d'Etat chargé de l'Egalité entre les femmes et les hommes, avait utilisé les adresses mail de son fichier presse pour envoyer aux journalistes une invitation à la séance de dédicaces de Marlène Schiappa à l'occasion de la sortie de son livre "Si souvent éloignée de vous", dans lequel elle s'adresse à ses filles. Cette séance organisée dans une librairie par son éditeur, Stock, relevait d'une initiative privée et n'aurait donc pas dû être relayée en utilisant des données du secrétariat placé sous la tutelle du Premier ministre, comme le relate Franceinfo.
Un paradoxe que n'a pas manqué de relever l'association Anticor, qui lutte "contre la corruption" et "pour l'éthique en politique". Dans deux lettres adressées fin mai respectivement au Premier ministre et à la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), le président d'Anticor, Jean-Christophe Picard relève que le détournement de ce fichier est d'autant plus inapproprié qu'il est précisé au début du livre signé par Marlène Schiappa que "ce livre n'est ni une communication gouvernementale ni un bilan d'action politique, mais un récit purement personnel, partiel et parfois romancé. Les propos tenus ici n'engagent que leur auteure".
Dans une lettre en date du 1er août, Anne Clerc, chef de cabinet du Premier ministre, affirme que le fameux événement du mois de mai a été "entièrement organisé et pris en charge par l'éditeur de Marlène Schiappa, Stock, et par la librairie Flammarion du centre Beaubourg, ce qui était précisé sur le carton d'invitation dématérialisé transféré par le service presse". Le cabinet d'Edouard Philippe reconnaît cependant que l'utilisation du fichier presse "résulte d'une erreur humaine".
Depuis, Matignon affirme avoir revu ses procédures en la matière pour éviter que cette situation ne se reproduise à l'avenir. "Tout envoi par le service presse est désormais doublement validé par la hiérarchie du cabinet, ne permettant pas la réitération d'une telle initiative", écrit la chef de cabinet, rappelant l'engagement du secrétariat d'Etat chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes en faveur de la stricte application du nouveau règlement européen sur la protection des données, entré en vigueur au printemps dernier.