La parole des femmes continue de se libérer dans le milieu artistique. Au début du mois, l'actrice Adèle Haenel avait accusé le réalisateur Christophe Ruggia d'attouchements et de harcèlement sexuel, des faits qui seraient survenus lorsqu'elle n'était qu'adolescente. Ce week-end, la comédienne Lucie Lucas, connue pour être l'héroïne de la série "Clem" sur TF1, a saisi l'occasion des manifestations contre les violences faites aux femmes organisées dans toute la France pour prendre à son tour la parole sur ce sujet délicat. "Des souvenirs désagréables, j'en ai depuis que j'ai 3 ans", résume-t-elle dans un long post publié sur son compte Instagram dans lequel elle multiplie les exemples.
"Ce que je partage avec vous dans ce post est une partie de mon intimité, un extrait de ce que je suis", prévient-elle d'emblée. "J'aimais le théâtre mais je n'aimais pas que mon professeur tâte mes seins naissants et remonte ses mains le long de mes cuisses chaque fois que je me trouvais à côté de lui. Ca faisait très mal et c'était vraiment gênant", se souvient Lucie Lucas, qui confie dans la suite du texte avoir été victime de deux viols.
Au-delà des gestes déplacés de certains de ses professeurs croisés au cours de sa scolarité, la star de "Clem" a vécu également des scènes difficiles au cours de sa carrière. "J'aimais être comédienne, mais je n'ai pas aimé que ce réalisateur me fasse du chantage pour que je me mette nue devant toute l'équipe pour une scène en me faisant croire que mon corps ne serait vu que de loin alors que j'ai découvert devant ma télé que mon postérieur remplissait tout l'écran", affirme ainsi la comédienne de 33 ans.
"Nous n'acceptons plus la hiérarchisation des sexes et la violence des gestes ou des mots", souligne-t-elle pour terminer. Avant d'apporter cette précision en complément : "Je ne souhaite pas de tribunal populaire, en ce qui me concerne je ne souhaite pas de tribunal du tout. Adèle à raison, il n'y a pas de monstres. Mais il y a une société qui doit se réveiller, avec tous ses individus, et tendre vers le respect et l'épanouissement de chacun dans l'équité et la justice", résume Lucie Lucas, tout en citant la devise nationale "Liberté, Egalité, Fraternité".