La "Nouvelle Star 2014", c'est lui ! Hier soir, le public a désigné Mathieu gagnant du télé-crochet de D8. Une victoire pas forcément étonnante, le jeune homme ayant fait figure de favori aux côtés d'Yseult depuis les tout premiers primes en direct. Après quatre prestations réussies, Mathieu s'est donc imposé et revient aujourd'hui pour puremedias.com sur son parcours, son passage à vide à mi-chemin, les commentaires de Sinclair ou encore la difficulté d'être à la place d'Yseult.
Propos recueillis par Charles Decant.
Comment te sens-tu ce matin ?
Je suis assez... J'essaie d'être serein ! (Rires) J'essaie de comprendre ce qui se passe en fait. Je suis dans un stade d'analyse.
Donc tu n'es pas encore au stade de la joie !
Non, et je ne sais pas si je vais y arriver. Enfin si, il y a bien un moment où j'y serai, quand je vais me mettre une caisse avec mes amis, je pense que je serai dans la joie ! (Rires)
Tu t'étais préparé à la victoire et à la défaite avant la finale d'hier ?
Bien sûr, j'avais préparé les deux hypothèses, même quelques secondes avant que Cyril ne dise le prénom de la "Nouvelle Star". J'ai réfléchi pendant toute l'aventure. Enfin, à partir des quarts de finale, parce qu'avant, c'était trop loin.
Quand on est dans l'émission, on vit d'abord semaine par semaine avant de voir la ligne d'arrivée quand on s'approche de la finale ?
C'est ça, absolument. Je ne voulais pas me projeter jusqu'en finale au début, parce que ça ne pouvait que me desservir et me faire tomber de haut si je partais. Vraiment, je me fixais comme objectif de faire une bonne prestation à chaque prime, comme ça, si je sortais, je sortais fier de ce que j'avais fait. Mais à partir des quarts de finale, en plus il y a la maison de disques qui vient nous toucher deux-trois mots à propos de ce qu'ils projettent de faire, de ce qu'ils vont nous proposer. Ca devient de plus en plus intense, on commence à voir la finale...
Comment tu as vécu ta soirée d'hier ?
Le prime d'hier soir était vraiment éprouvant. Je savais que je ne pouvais pas flancher. Je me souviens qu'après Coldplay, j'ai eu un coup de mou et je me suis dit que j'allais crever... Parce qu'en plus, pendant toute la journée, on n'a pas eu une seconde à nous. Il y avait les répétitions, les interviews par téléphone... Hier soir, il fallait tout donner. C'était la dernière fois que j'étais sur ce plateau. Je voulais juste faire un truc beau.
Parlons plus précisément de tes prestations, à commencer par "Beautiful Days" de Venus. Comment as-tu choisi cette chanson et comment l'as-tu vécue ?
C'est la production qui me l'a proposée, celle-là et "Clocks" de Coldplay. Je la trouve assez jolie parce qu'on peut la rapprocher d'une chanson pop, mais dans la structure des accords et avec les cordes derrière, elle me plaisait bien et elle se démarquait du reste. J'aime l'ambiance un peu Tim-Burtonesque qui en émane.
Et "Clocks" de Coldplay, donc, tu ne la connaissais pas ?
Non, mais j'étais ravi de la découvrir ! (Rires) La chanson originale, elle est jolie, après, personnellement, je la trouve un peu longue. Mais du coup on va me traiter de dictateur ! Mais quand on m'a dit que l'arrangement allait être plus léger, tout de suite j'ai été super chaud. La mélodie est très jolie, le chant qu'il fait est très beau.
Ensuite, tu as enchaîné avec "La chanson des vieux amants"...
C'était un moment très prenant. En répètes, je la chantais plus que je la vivais, parce qu'elle demande beaucoup d'investissement. J'étais gêné en plus, devant tout le monde en répètes. Donc j'ai vraiment attendu le soir-même pour tout donner, et je suis très content. Quand tu te plonges dedans et que tu la traverses, c'est juste... Après, tu souffles ! J'étais archi content de pouvoir la faire. En fait, ils m'ont fait un deal : "Tu prends 'Clocks' de Coldplay et on te file 'La chanson des vieux amants'" ! (Rires) Je leur ai fait confiance et j'ai eu raison, ça s'est très bien passé.
Tu as terminé la soirée avec Elliott Smith... Je suppose que tu étais content ?
Absolument, j'étais hyper content d'avoir pu chanter du Elliott Smith sur un télé-crochet, c'est une vraie fierté. Et je suis hyper content de ma prestation.
On a pu craindre que, après la prestation, Sinclair te dise qu'il s'était senti comme dans ta chambre d'ado et qu'il avait cherché la porte pour en sortir... !
Oui ! (Rires)
Comment on réagit quand on entend une chose pareille après une prestation très intimiste ?
Qu'il me dise que c'était comme dans ma chambre, je ne l'ai pas pris comme une critique. Je trouvais ça bien...
... mais il a aussi dit qu'il cherchait la porte pour en sortir !
Oui, oui, voilà... Ca, je l'ai plus pris comme une punchline ! Mais je ne l'ai pas mal pris. Je pense qu'on n'approche pas la musique de la même manière avec Sinclair. Son ressenti est légitime, c'est quelque chose que je ne peux pas remettre en question, donc je l'ai pris avec le sourire. On était arrivé à un stade du prime où ce n'était pas grave s'il me mettait un rouge, ça ne me chagrinait pas trop. J'étais limite content - enfin non, pas content - mais ça ne m'atteignait pas trop. Je pense que c'est juste un univers qui ne lui parle pas. Ce n'est pas une prestation que j'avais ratée.
Tu as commencé la saison avec beaucoup de bleus, puis, pendant quinze jours, les choses se sont gâtées, tu as eu beaucoup de rouges tout d'un coup... Comment tu l'as vécu ? Ca t'a inquiété ?
Il y a eu un moment où je n'étais pas terrible dans l'aventure. Autour du sixième prime. Je me souviens que, dans ma vie à moi, ce n'était pas top top. Je pense qu'il m'a fallu un peu de temps pour avaler ce qui se passait, comprendre dans quelle émission j'étais, est-ce que je m'y retrouvais vraiment. Mais je suis toujours content de ces prestations ! Mes trois rouges sur "Je suis venu te dire que je m'en vais" de Gainsbourg, encore une fois, leur avis était légitime mais... C'était vraiment une chanson où je m'adressais à quelqu'un. Ca peut paraître très petit dans le chapiteau... Mais je suis très content de cette prestation ! Je n'ai eu qu'un seul bleu mais j'en suis fier. Ce n'était pas facile cette période, je me suis demandé si j'étais vraiment heureux dans cette aventure, il a fallu que je me retrouve un peu.
Il y a un moment où tu as envisagé d'abandonner ?
Pas d'abandonner non, mais c'était un petit coup de flip. Il fallait que je fasse des titres pop que la production me demandait et ce que moi j'avais envie, et il fallait concilier ça. La question était de savoir comment me les appoprier, comment faire des compromis, satisfaire le besoin de titres très connus pour l'émission, trouver des titres que j'aime bien, pour ensuite avoir plus de liberté pour faire des titres qui me parlent vraiment. Les gens savent et ressentent ce qui me parle vraiment. Il m'a juste fallu un temps pour trouver ce que je voulais et ce que je devais faire.
Et c'est comme ça que tu te trouves à chanter du One Direction !
Oui ! Mais j'ai kiffé One Direction ! (Rires) A la base, ils voulaient que je chante "One" de U2. Mais je n'arrive pas à trouver le fond, c'est le genre de chansons pop que j'avais trop entendues. Donc s'ils voulaient de la pop, pourquoi ne pas aller dans l'archi-pop, qu'on sente qu'il y ait une distance entre la chanson et moi. En même temps, One Direction, quand j'écoute, ça me donne une vraie énergie ! Je n'écoute pas ça tous les genres dans ma chambre mais j'avais envie de transmettre ça. Et c'était archi-connu donc tout le monde était content !
On parlait des commentaires de Sinclair, il a récemment dit à Yseult qu'il y avait elle "et les autres". Pauline a avoué que c'était un peu vexant d'entendra ça. Toi, tu l'as vécu comment ?
Moi j'aime bien, presque. Parce que du coup, ça me motive, j'ai envie de prouver qu'il y a Yseult, Mathieu et Pauline. Ca me motive à prouver qu'il a tort. Ces petites piques, c'est stimulant ! Et ça doit être dur quand tu es à la place d'Yseult et que tu te manges ça. Moi j'aime être de l'autre côté et surprendre ! (Rires)
Quel a été ton moment préféré de la saison ?
Il y en a un que j'aime beaucoup, c'est le premier guitare-voix sur "Quelqu'un m'a dit" de Carla Bruni. C'est la première fois que je proposais cet axe-là sur les primes, qu'on me voyait comme ça, et apparemment ça n'avait jamais été fait à la "Nouvelle Star" donc j'étais content d'avoir accompli un challenge comme ça et d'apporter de la nouveauté. Quand j'ai vu les retours, j'étais vraiment content. Et le deuxième meilleur, c'est Elliott Smith. Je suis ravi, vraiment.
Hier, on a publié sur puremedias.com un classement des meilleures ventes d'albums des gagnants de "Nouvelle Star". Il n'y en a que deux qui ont vendu plus de 100.000 albums... On sait que le marché du disque est, en plus, en crise, du coup, est-ce que gagner "Nouvelle Star", c'est un Graal ?
Je ne pense pas que ce soit un Graal, non, même si je suis super heureux. C'est super pour avoir un boost et être mis en avant, mais le vrai travail commence maintenant, et je veux continuer avec ma chaîne YouTube, MathPlup. Il faut que je creuse ça, c'est super important. Les vraies preuves sont à faire maintenant, et c'est maintenant que je vais proposer ce que j'aime vraiment, et tant pis si ce n'est pas grand public, tant pis si l'audience qui me suivra diminue de moitié. Je sais que la moitié qui me reste, ce sera des gens qui aiment vraiment ce que je fais. C'est ça qui me servira sur le long terme. J'ai aussi envie de faire des concerts. Tu parles de l'industrie du disque, je ne sais pas où elle en est moi. J'ai trop peur, quand on m'en parle, j'ai l'impression que c'est la fin du monde !
Yseult a tenté "The Voice" : tu avais tenté autre chose, toi ?
Non, jamais ! On m'avait dit que je pouvais coller à l'esprit "Nouvelle Star", donc j'ai tenté. Je n'ai jamais regardé une saison entière mais j'ai vu beaucoup de vidéos sur YouTube. "The Voice", quand je regarde, c'est fabuleux comme émission. Mais je ne sais pas si j'aurais pu m'y retrouver. C'est pour ça que j'étais un peu hésitant... Si j'avais tenté, je ne suis pas persuadé que ça aurait marché !