C'est l'un des paris de la rentrée pour TF1. Ce soir, la chaîne dégaine les trois premiers épisodes de la nouvelle série américaine "Blacklist". James Spader y campe un criminel recherché par toutes les polices, qui se rend au FBI et propose de les aider à capturer des terroristes et criminels d'autant plus dangereux que le FBI ne connaît même pas leur existence. A une condition : il ne souhaite traiter qu'avec Elizabeth Keen, incarnée par la nouvelle venue Megan Boone.
L'actrice américaine, âgée de 31 ans, fait ainsi ses premiers pas dans un rôle d'envergure après une collection de petits rôles. De passage au Festival de Monte-Carlo plus tôt cette année, elle avait évoqué pour puremedias.com le succès impressionnant de la série, son travail avec James Spader et la noirceur des intrigues.
Propos recueillis par Charles Decant.
Vous avez joué des petits rôles dans plusieurs séries depuis quelques années seulement, et vous devenez soudainement l'héroïne d'une série au succès phénoménal. Comment c'est arrivé ?
J'ai travaillé très dur ! (Rires) Je l'ai fait toute ma vie, et c'était la bonne opportunité au bon moment. J'ai adoré le rôle quand je l'ai lu. J'ai passé quatre auditions, et je pense que les créateurs revenaient sans cesse vers moi parce qu'ils savaient que j'étais la bonne personne. J'apprécie le risque que la chaîne a pris, d'embaucher une actrice inconnue, parce que c'est assez rare. Et dans ce cas précis, ça nous a réussi à tous !
Vous avez ressenti beaucoup de pression quand la série a rencontré le succès ?
Je ressens une quantité de pression adéquate, qui me donne l'énergie pour bien faire mon travail. Mais je m'amuse énormément. J'adore mon travail !
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce personnage ?
Ce que j'aime avant tout, c'est qu'elle est volontairement ambiguë, enveloppée de mystère. Il y a beaucoup de secrets que je suis la seule à connaître. J'aime beaucoup le fait qu'elle démarre dans une situation très différente de l'endroit où elle termine. Au cours de la première saison, elle vit dans le déni de sa vie. C'est une femme intelligente, donc si elle avait choisi de voir certaines choses, elle les aurait vues clairement. C'était très amusant à jouer, et j'ai aussi apprécié de ressentir la frustration du public, qui voulait qu'elle découvre ce qu'elle ignorait et qu'elle surmonte les obstacles qui se présentaient à elle.
Comment se passe la collaboration avec James Spader ?
Très bien ! C'est un grand professionnel, il fait ça depuis si longtemps qu'il savait parfaitement comment gérer notre relation de travail, et il l'a fait brillamment. Je suis très honorée de pouvoir travailler tous les jours avec quelqu'un qui a une telle expérience, et d'apprendre des choses nouvelles tous les jours.
Etre confrontée à un personnage et à un acteur aussi imposant, ça rend les choses plus compliquées pour une comédienne ?
Non, en fait ça rend les choses plus faciles ! On a toujours envie de jouer au tennis avec un grand joueur. Et c'est un grand joueur.
"Blacklist" est sans doute la plus sombre des grandes chaînes américaines et Red est le héros le plus méchant. Pensez-vous que le câble américain ait ouvert la voie à ce type de personnages ?
Je pense que oui. La qualité des programmes que le câble a mis à l'antenne a influencé la qualité de notre série, en tous cas. Notre série propose une nouvelle façon de faire des séries sur les grandes chaînes, et j'espère que ce n'est que le début pour ces chaînes, qu'elles vont prendre un peu plus de risques.
Red est un personnage très sombre, méchant, mauvais, et pourtant, on se surprend à vouloir sa réussite. Comment l'expliquez-vous ?
C'est difficile pour moi d'en parler, parce que je ne me sens pas à ma place et je préférerais que James Spader en parle directement. Ce que je peux dire, c'est qu'il arrive toujours sur le plateau avec un personnage très clair et multiple. Et là-dedans, il y a de l'humanité, donc quelles que soient les actes qu'il commet, même s'ils paraissent impardonnables, on a toujours ce sentiment qu'il y a un coeur à l'intérieur.