Quelques coups d'éclat, et des montagnes russes d'émotion, c'est peut-être ce qui résume l'aventure de Mélissa dans "Koh-Lanta ". Éliminée aux portes de la réunification, cette jeune maman au fort caractère, s'est battue jusqu'au bout pour prouver sa valeur. Envoyée sur l'île de la tribu maudite, elle a su revenir dans le jeu, en intégrant l'équipe des jaunes. Mais après une stratégie manquée contre le capitaine Frédéric, elle a vu, à sa grande surprise, son flambeau s'éteindre dans l'épisode diffusé ce mardi 24 septembre sur TF1. Le tout, non sans une dernière explication tout en franchise face à ses coéquipiers. Pour puremedias.com, elle a accepté de se confier sur après son départ de l'aventure.
Propos recueillis par Bruna Fernandez
Puremédias : Qu'est-ce qui vous a attiré dans "Koh Lanta" ?
Mélissa : J'étais une grande téléspectatrice de l'émission que je suis depuis quasiment toujours. Je suis vraiment une fan inconditionnelle. J'ai commencé à vouloir candidater peu de temps après le décès de ma maman, parce que c'était vraiment le plus gros obstacle que j'ai eu à vivre dans ma vie. Mentalement à ce moment-là, j'avais quand même des ressources, que j'avais sous-estimées. Et je me suis dit, tiens 'Koh-Lanta', là pour le coup en termes de mental, si tu veux te tester, go, c'est le rendez-vous. Et donc j'ai commencé à faire le casting et j'ai été prise au bout de ma deuxième tentative.
Que s'est-il passé pour vous lors de la première épreuve individuelle perdue, celle qui vous a envoyé dans la "tribu maudite", est-ce que le stress du début a joué ?
En toute objectivité, j'ai clairement manqué de patience parce que les deux premières boules, finalement, je les mets avec facilité. Et la troisième, j'ai voulu aller trop vite et donc du coup, je n'ai pas pris mon temps. J'avais trop d'angoisse et c'est ce qui m'a mené à l'échec. J'ai appris de cette première épreuve parce qu'on le voit sur l'épisode de la semaine dernière, où pour le coup, ça se voit, je prends le temps et je gagne.
Lorsque Denis Brogniart vous dit que vous êtes éliminée d'emblée, que ressentez-vous ? Est-ce que vous vous doutiez qu'il y aurait une deuxième chance ?
Sur le coup, c'est un coup de massue. Moi, qui suis quand même une grande positive, je me dis 'c'est trop gros'. 4 éliminés dès le premier jour, c'est trop gros. J'étais un peu la seule à y croire d'ailleurs. Je m'en rappelle de Ilyesse ou Nathanaël qui disaient 'non, mais là, c'est mort, on est éliminés'. Et moi, je disais mais attendez, attendez de voir ce qui se passe.
Ilyesse nous a expliqué que vous ne saviez rien avant d'arriver sur l'île...
Bien sûr ! À aucun moment, on sait qu'on a, entre guillemets, une seconde chance. C'est lorsqu'on arrive sur l'île avec la bannière noire qu'on commence à comprendre. Et encore, on arrive sur cette île et on n'a pas d'info. On ne sait pas ce qu'on fait là. La bouteille, je crois, de mémoire, on ne l'a eu que le lendemain. Un premier message qui nous dit "vous faites partie désormais de la tribu maudite'.
Et est-ce que ça vous a donné un petit peu d'espoir ?
Oui. On s'est dit qu'on n'était pas définitivement éliminés. Par contre, on était frustrés parce que notre place, on ne l'avait pas dans le jeu non plus. Donc, c'était compliqué comme sentiment. Maintenant, on s'est raccroché au fait qu'on était encore là et qu'on n'était pas dans l'avion du retour.
Comment ça se passe le quotidien sur l'île de la tribu maudite ? Est-ce que le pire, ce n'était pas l'ennui ?
C'est sûr que ce n'était pas facile parce qu'en plus, on n'avait pas d'aventurier aguerri avec nous. Le seul qui sortait du lot, c'était Ilyesse, qui vraiment, était à l'aise tout de suite. On s'est beaucoup ennuyé parce qu'on n'avait pas la chance de faire des épreuves d'immunité ou de confort, si ce n'est d'aller chercher l'Anito. Là, on était contents, parce que c'était l'activité qui faisait qu'on bougeait un peu. Donc l'ennui, et la faim surtout. C'était de la vraie survie, franchement. Je pense même que c'était pire que d'avoir intégré une équipe jaune ou une équipe rouge. On n'avait pas de héros qui pouvaient nous guider. On devait faire appel à nos propres connaissances et aux denrées qu'il y avait, ou pas, sur l'île. Donc oui, c'était clairement très difficile. Et puis, c'était très sombre. Et ça, ça joue sur le moral aussi. Il a fallu faire appel à son mental. Et croyez-moi que la tribu maudite, c'était pas fait pour les chochottes. (rires)
Est-ce que les conditions ont joué sur votre dispute avec Vanessa ?
La dispute avec Vanessa, je pense que c'est un mélange de sentiments, et d'incompréhension. Effectivement, on est tous un peu sous tension. Je crois qu'on est au 7e jour, au 6e jour de l'aventure, on n'arrive pas à faire du feu. Le peu de choses qu'on mange, c'est cru. Après, on ne le voit pas à la télé, mais moi, j'avais déjà eu une discussion avec Vanessa. Je lui ai dit 'il faudrait que t'arrêtes de me donner des directives parce que moi, je ne marche pas comme ça' Et elle m'a dit 'ok, pas de soucis. Je ferai un effort'. Sauf que devant les caméras, forcément, elle me donne une directive. Et vu qu'on avait réglé le problème en amont, je le prends hyper mal. Je m'énerve, elle s'énerve, on s'énerve. Et puis voilà.
Vous avez expliqué que vous avez profité de votre duel contre Ilyesse pour demander le feu à Denis Brogniart. Que s'est-il passé ?
En fait, on était au huitième jour de l'aventure. Avant que l'épreuve commence, j'ai demandé à Denis (Brogniart) si on pouvait avoir le feu. Et visiblement, il avait déjà des allumettes sur lui. Et en plus, il nous a offert du riz. C'était une belle récompense parce qu'on était vraiment en crise de famine. C'était compliqué.
Comment gérez-vous personnellement cette situation, le confort de la ville ne vous a pas manqué ?
Non, pas du tout. Moi, vraiment, ce que j'ai mal vécu, c'est les nuits. On se couchait sur la plage, le sable était tellement dur que c'était comme si on se couchait sur du béton. J'appréhendais chaque nuit qui allait arriver. Heureusement que j'avais mon sac à dos qui était un sac de randonnée et qui me servait de matelas pour sauver un petit peu mes nuits. Mais non, en tout cas, j'avais la lucidité de me dire, 'ok, c'est temporaire, là, ton aventure'. Donc tu sais que tu galères, tu sais que c'est compliqué. Tiens, bon, et il y a un moment donné, ça va se terminer tout ça". Je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort et à me plaindre de ce que j'ai. Au contraire, je relativise et j'essaie de voir, le côté positif, ce que je peux en tirer. J'analyse assez rapidement les situations.
Pour le côté positif justement, vous brillez sur l'épreuve pour rentrer dans le jeu et arrivez première. Comment avez-vous abordé ce moment ? Qu'est-ce qui vous a aidé mentalement sur cette épreuve ?Franchement, encore aujourd'hui, moi-même, quand je regarde les images, je suis assez étonnée de mon self-control (rires). À ce moment-là, c'est ma dernière chance. Et clairement, c'est hors de question qu'elle m'échappe de nouveau. Et donc j'arrive stressée, mais en même temps sereine. C'est très bizarre. Pour une fois, moi, je suis assez concentrée. Et je me dis que là, cette fois-ci, ce n'est pas la rapidité qui fera que. C'est le fait que je prenne mon temps qui fera que. Et je prends mon temps. Je ne tremble pas.
Je suis tellement fière de cet épisode parce que je crois que c'est le seul moment où je me serais sentie victorieuse, glorieuse en tout cas. J'aurais au moins eu ça !
Vous intégrez donc l'équipe des jaunes. Pourquoi les avoir choisis ?
Moi, au départ, il faut savoir que dans ma tête, Lola est encore présente dans l'équipe des jaunes. J'ai eu un petit coup de coeur sur elle, notamment sur le premier épisode, où elle prend l'initiative de venir un petit peu m'aider à la nage, car mon sac à dos est trop lourd. Elle m'a vu en difficulté, et elle a pris l'initiative de venir m'aider. À ce moment-là, ça match déjà d'office. Et je me dis que si on se retrouve dans le jeu avec Lola, ça peut être sympa. Donc dans l'idée, j'intégrais déjà les jaunes sans même me retrouver face à eux parce qu'il y avait Lola, et parce que Ilyesse avait aussi intégré les jaunes. Et Frédéric, sa saison était la plus récente que j'avais regardé en entier avant ma participation. Donc il y avait plusieurs facteurs qui m'ont conforté dans l'idée de choisir les jeunes.
Sur les réseaux sociaux, on vous découvre justement proche de Lola, alors que vous n'avez pas vécu l'aventure avec elle. Comment s'est fait ce rapprochement ?
C'est à notre grand désespoir que nous n'avons pas partagé l'aventure ensemble. Honnêtement, on aurait adoré participer ensemble. Après le coup de coeur du début, on s'est retrouvés à l'avant-première. Et voilà. En fait, ça a matché comme sur l'île. Dans la vie, Lola, c'est quelqu'un de très drôle. C'est quelqu'un qui prend les choses avec beaucoup de légèreté. Et c'est quelqu'un de loyal. Moi, c'est une valeur qui m'a parlé tout de suite.
Vous semblez toutes les deux vous moquer un peu de l'image que vous renvoyez, avec votre fort caractère. Est-ce que vous avez l'impression que ce qu'on voit de vous à la télévision a été fidèle à qui vous êtes, ou qui vous étiez dans le jeu ?
Je trouve ça juste dommage que finalement les gens pensent parfois que la télé, c'est la vraie vie. Je veux dire, c'est comme si demain, vous regardiez un film et que le personnage principal a le rôle du méchant. Et vous dites 'Lui, je l'aime pas' (rires). On ne joue pas un rôle dans "Koh-Lanta" mais on est dans un jeu. Donc oui, on va avoir notre caractère. Mais Lola, moi, je la connais personnellement. Et pour le coup, le public ne la connaît pas comme je la connais. Je sais que c'est quelqu'un de profondément drôle, sympa et généreux. Elle m'a accueillie en Martinique début septembre, vraiment, c'est quelqu'un qui a le coeur sur la main. Moi, j'ai 35 ans, on a 10 ans de de différence d'âge. Pour une petite nana de 25 ans, elle est très mature et elle a vraiment la tête sur les épaules.
Revenons sur votre aventure. Avec les jaunes, vous perdez plusieurs épreuves à la suite. Avez-vous des regrets par rapport à ces épreuves ? À quel point c'était frustrant pour vous ?
La première épreuve, je ne suis pas frustrée parce que je viens d'arriver, je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe. La deuxième, forcément, avec l'immunité je pense tout de suite à mon collier que je vais devoir sortir. Donc, grosse frustration. Je me dis mince, ça veut dire que sur le prochain conseil, sur la prochaine épreuve d'immunité, il faut absolument gagner. Malheureusement pour nous, on perd. Donc là, clairement, je comprends vite que je merde et qu'il va vite falloir, soit que je trouve un collier, soit que je trouve une stratégie. Parce que là, je commence vraiment à être en danger.
Et là, vous choisissez de tenter une stratégie pour éliminer Frédéric parce qu'il a un profil assumé de stratège. Pourtant, lorsque vous choisissez l'équipe des jaunes, vous évoquez notamment le capitaine. Pourquoi l'avoir choisi malgré ce profil ?
Il faut savoir que moi, quand je suis devant l'équipe rouge et devant l'équipe jaune et qu'on me demande de choisir, encore une fois, je vous l'ai dit, je pensais qu'il y avait Lola. Quand je vois Frédéric, j'occulte le grand stratège qu'il est. Je suis dans l'excitation d'avoir gagné un duel et d'avoir le pouvoir de choisir mon équipe. À ce moment-là, l'équipe rouge, ça ne me parle pas. Je n'ai pas particulièrement d'affinité avec ces candidats donc forcément, je vais entre guillemets là où je connais des gens. Par contre, une fois que j'intègre l'équipe, je me souviens de son aventure. Et même s'il est sympa, pour moi, c'était la facilité de monter une stratégie contre Fred.
Que s'est-il passé pendant les négociations, est-ce que certains aventuriers vous ont promis de ne pas voter contre vous ? Avez-vous regretté ensuite d'avoir voulu organiser ce vote contre Frédéric ?
Je n'avais pas le choix. Là, c'était mon dernier recours, de monter une stratégie contre Frédéric. Au début, j'étais peu convaincue de ma stratégie. Je me suis vraiment remise en question sur le fait qu'on allait me suivre. Et puis finalement, je vois que ça marche. Je vois que les personnes à qui je parle sont emballées. Je vois qu'elles me confortent dans l'idée que c'est un grand stratège. Donc, je me dis, là, il peut se passer quelque chose d'assez gros ce soir. Je peux potentiellement sortir le petit Frédéric. Donc, j'avoue qu'en termes de stimulation, on y était là ! C'était très stimulant en tout cas cette stratégie (rires).
Lors de votre élimination, on vous voit très déçue et remontée contre votre équipe. Est-ce que vous vous êtes sentie trahie à ce moment-là ?
Je me sens trahie et vexée. Là où je tombe de quatre étages, c'est que finalement, contre Frédéric, il n'y a qu'un vote, le mien. Et là, je suis vraiment déstabilisée. Je suis triste. Et je me rends compte en gros de la supercherie. Je me dis mais...'Waouh ! T'es pas naïve dans ta vie de tous les jours. Et là, comment t'as pu croire qu'on allait te suivre, quoi ?' Et donc, je m'en veux aussi un peu quelque part. J'en veux un peu à tout le monde. Sur l'instant, je crois même qu'Ilyesse a voté contre moi. Je me rendrai compte après coup que non.
Est-ce que vous en voulez toujours à certains aventuriers aujourd'hui ?
Non, pas du tout, c'est le jeu. J'ai revu Frédéric aussi à l'avant-première, qui m'a dit bonjour, qui m'a dit 'sans rancune'. J'étais admirative de l'état d'esprit dans lequel il était. Mon 'Koh-Lanta', je l'ai vraiment vécu au premier degré. Dans chaque épreuve, j'ai joué ma vie. Dans chaque conseil, j'ai joué ma vie. Et c'était trop, j'étais trop dans l'affect, trop dans l'excès. À ce moment-là, mon élimination, moralement, c'est dur pour moi.
Parlez vous aujourd'hui avec d'autres aventuriers en dehors de Lola ?
Oui, de toute façon on s'est tous revus. Il n'y a aucune animosité envers les aventuriers. Comme je disais aussi, moi je respecte les aventuriers parce qu'ils ont aussi le statut d'aventuriers. On a vécu à un moment donné quelque chose de très beau et aussi de très difficile. Donc, je n'ai pas à cracher sur qui que ce soit et je ne me permettrai pas de le faire parce que je les respecte pour les joueurs qu'ils ont été, même si je ne partage pas totalement certaines valeurs ou l'état d'esprit que certains ont pu avoir. Je respecte leur statut d'aventurier et ils l'ont fait. Bravo aussi à eux.
Que retenez-vous de votre aventure ? S'il fallait le refaire, vous le referiez ?
Bien sûr, je le referai ! Par contre, à choisir, j'aurais choisi les rouges, parce que j'aurais atteint la réunification (rires). Je suis la seule à savoir réellement ce qui s'est passé, réellement ce que j'ai ressenti, réellement ce que j'ai vécu. C'est quelque chose qu'on ne peut pas médiatiser. Je le garde pour moi et en même temps, ce qui ressort dans ce qu'on a vu de moi, c'est la guerrière que je suis et que j'ai été. Ok, avec peut-être effectivement une dispute avec Vanessa, dont on me parlera jusqu'à la fin de ma vie (rires). Mais en dehors de ça, socialement parlant, ça s'est bien passé. Je veux dire, je ne me suis pas découragée. J'ai fait une sortie prématurée, mais je suis fière de mon parcours.
