Il a mérité son titre de "héros" de "Koh-Lanta". Pour sa troisième participation au jeu d’aventure de TF1, Ugo, a désormais vécu une aventure "complète", selon ses mots, entre succès sur les épreuves, jolis coups stratégiques, tout en restant loyal. Cette fois, le guide nature de 42 ans a endossé la casquette de capitaine d’équipe. Une rôle qu’il a pris très à cœur pour emmener son équipe des rouges le plus loin possible. Trahi par Gustin après la réunification, il a vécu une deuxième partie d’aventure plus compliquée, régulièrement ciblé par les ex-jaunes, malgré leur admiration pour ses performances et sa personnalité sur le camp. Possédant deux colliers, il est arrivée aux portes de la finale, mais a fait les frais de sa - bonne - réputation lors du dernier conseil, éliminé par des aventuriers craignant son expérience sur la fameuse épreuve de l'orientation. Pour Puremédias, il a accepté de se confier sur cette nouvelle aventure.
Propos recueillis par Bruna Fernandez
Puremédias : La dernière fois qu'on s'est parlé, c'était juste après la trahison de Gustin. Depuis, comme on pouvait s'y attendre, votre aventure s'est compliquée. Saviez-vous que vous étiez aussi souvent en danger ?
Ugo : Oui, forcément, je m’en doutais. Il restait plus d’anciens jaunes que d’anciens rouges donc je savais que mon nom finirait par apparaître. Par contre, je ne savais jamais quand ni à quel moment précis. Ça a été un combat de chaque instant, jusqu’au moment où, malheureusement, mon tour est arrivé. Mais oui, c'était prévisible.
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Parlons justement des deux colliers qui vous ont aidé. Comment s'est passée la recherche du collier d'immunité que vous avez trouvé ? Vous êtes resté longtemps en forêt pour le trouver ?
Ah, clairement, oui. La recherche, c’est toute une stratégie en soi. En gros, on ne peut jamais partir trop longtemps pour ne pas éveiller de soupçons. Alors j’ai réparti les recherches sur plusieurs moments car je donnais la priorité à la survie. À chaque fois que j’allais chercher du bois ou autre chose, je fouillais partout. J’avais repéré un endroit très éloigné du camp où personne n’était encore allé. C’était une vraie bataille pour aller si loin dans la forêt et chercher sans relâche. Je me suis retrouvé les mains en sang à force de tout retourner. Mais ça a payé, au bout de deux jours.
"Trouver ce collier, c’était une libération, mais ça a aussi vite créé un stress"Ugo "Koh-Lanta"
Qu’avez-vous ressenti en le trouvant ? C’était la première fois que vous trouviez un collier vous-même ?
Exactement, c’était une première. Comme quoi, même après trois éditions, on peut encore vivre des nouveautés. Jusqu’ici, je n’avais jamais vraiment cherché de colliers. Cette fois, j’ai compris que je devais jouer cette carte, en plus de la stratégie. Trouver ce collier, c’était une libération, mais ça a aussi vite créé un stress. Je ne voulais pas le gaspiller ni sortir avec un collier inutilisé. Ça m’a mis une grosse pression.
Donc la stratégie, sur laquelle vous avez enfin joué dans cette troisième aventure, ça été une source de stress ?
Oui, exactement. On ne s'en rend pas compte, mais c'est loin d'être facile. Certains m'ont dit : "C'est facile maintenant, tu as deux colliers." Mais la réalité, c'est que c'est loin d'être le cas. Gérer un collier, c'est vraiment difficile. Quand tu en as un, tu l'analyses constamment, à 200%. Le moment où j'ai donné mon collier à Cassandre, je savais tout de suite que c'était ce qu'il fallait faire, mais bizarrement, ça m'a soulagé. Je me suis dit : 'Ok, c'est fait, j'ai bien géré celui-là, tant mieux, il m'en reste un.' Mais ça m'a aussi mis une pression, plus que je ne le pensais. Paradoxalement, ça a été un stress supplémentaire. Je ne suis pas un expert en stratégie, et j'ai dû me faire violence pour réussir à gérer ça à peu près correctement.
Dans l’épisode des “destins liés”, Maxim n’a pas sorti son collier malgré vos conseils. Qu’avez-vous pensé de ce choix ?
Sur le moment, c’est compliqué. C’était une grosse erreur, mais je peux aussi le comprendre, il voulait pouvoir jouer un bon coup aussi. Je ne voulais pas vivre la même mésaventure, c’est pourquoi j’ai me suis mis la pression pour bien utiliser mes colliers. Quand on vous donne un collier, vous ne vous dites pas que la voie est toute tracée vers la finale. Au contraire, vous vous dites : "Mince, maintenant, je dois encore plus réfléchir." Et ça, c'est une des choses qu'on ne sait pas quand on est dans le jeu : on ne sait pas quand la finale arrive, combien de conseils il reste, etc. Donc, chaque moment devient une réflexion constante. "Si je joue mon collier maintenant, est-ce que je ne vais pas regretter après de ne pas en avoir un pour plus tard ?" C'est un calcul permanent. Et je vous assure que, le soir, quand j'étais couché dans le sable, d'habitude, je pensais à ma famille, mais là, j'avais des moments où la stratégie prenait le dessus. C’est beaucoup plus complexe que ce que je pensais, et c’est pour ça que j'y suis retourné : pour jouer à fond. Et je savais que c’était ce genre de jeu-là que je voulais vivre.
De votre côté, vous avez partagé cet épisode avec Ilyesse. Qu’est-ce que vous pensez de lui ? On dirait qu’il y a des parallèles entre vous deux.
Oui, complètement. Ilyesse, c’est quelqu’un que j’ai tout de suite remarqué par son regard et son efficacité. Ce qui m’a le plus impressionné chez lui, c’est sa performance sur les épreuves. Il a dominé les débats à plusieurs moments, c’est indéniable. Pourtant, son aventure avait mal démarré, ce qui fait qu’on peut effectivement tracer des parallèles avec ce que j’ai vécu en 2021 sur “La légende”. Il dégage une vraie force sur les épreuves, et c’était un plaisir de batailler à ses côtés en équipe. Et en individuel aussi, c’était un régal d’être en compétition avec lui. Quand il gagne, on voit que c’est mérité. C’était toujours agréable de discuter avec lui. C’est une très belle rencontre dans cette aventure.
Dans l’épisode suivant, vous donnez le collier récupéré de Maxime à Cassandre, et vous sortez Gustin. Étiez-vous satisfait de l’éliminer ?
Oui. Je ne suis pas du genre à fonctionner par vengeance, mais Gustin avait joué son jeu, et c’était à nous, les rouges, de montrer qu’on pouvait encore renverser la situation. Donner ce collier à Cassandre, c’était pour moi une évidence. Il fallait sauver une ex-rouge, et garder une alliée avec moi. Je n’ai parlé à personne de ce collier, parce qu’on ne sait jamais dans "Koh-Lanta", tout peut se retourner contre vous. Donc oui, c’était un plaisir de voir que ce coup de poker a payé.
Est-ce que vous êtes satisfait d'avoir joué ce collier à ce moment-là ?
Oui, mais j’aurais aimé pouvoir le garder un tour de plus (rires) ! Le collier que j’ai donné à Cassandre et celui que j’ai utilisé pour moi, c’était bien joué, mais mon plus grand regret reste de ne pas avoir gagné une autre immunité. Si j’avais pu décrocher une immunité, ça m’aurait permis de garder mon collier un tour supplémentaire et de jouer mon sort autrement. C’est vraiment un jeu d’équilibre, la gestion des colliers. Je ne pensais pas que c’était aussi complexe.
Dans ce dernier épisode, vous avez la visite inattendue de vos proches. Qu'avez-vous ressenti en voyant votre compagne ?
C’est un moment où on est submergé. D’un côté, c’est la meilleure chose qui puisse arriver : voir un proche, partager un confort avec lui. Mais en même temps, ça m’a mis une pression énorme. Je réagis mal sous pression, et là, d’un coup, j’étais terrifié à l’idée de perdre. J’étais déjà en minorité, je savais que les sacs allaient vite arriver sur moi, je savais que tout serait compliqué. Et en même temps, je me disais : "J’adorerais passer plus de temps avec toi, mais ça va être compliqué." Donc, il y avait cette peur de la décevoir. Je voulais tellement me battre pour elle, pour moi, pour nous. Mais elle savait. Elle savait que j’allais tout donner. Heureusement, elle a su me rassurer, juste par son regard. Elle ne m’a même pas dit explicitement que ça irait, mais c’était comme si elle me disait entre les lignes : "Ce n’est pas grave. Vis ton aventure à fond, concentre-toi." Ça m’a fait un bien fou, même si, sur le moment, ça reste difficile à gérer.
Au bout de trois aventures, la distance et le manque de contact, c'est toujours aussi difficile ?
Oui, complètement. Je crois qu’on ne s’y fait pas. C’est un peu comme la survie : on sait qu’on va en baver, alors on s’y prépare, mais on ne peut pas vraiment se préparer au manque, à cette solitude-là. C’est difficile, et c’est comme ça pour tout le monde. Quand on voit un visage familier après tant de jours, on craque tous. Moi, j’ai craqué parce que c’est terriblement dur. Quand j’ai vu ma compagne arriver, c’était comme un rayon de soleil dans cette journée. Ces moments sont extraordinaires, vraiment. Ils arrivent tard dans l’aventure, quand on est déjà épuisé physiquement et mentalement, et ils nous sortent du quotidien de la survie. C’est un sourire dans toute cette galère. Alors oui, c’est génial à vivre, mais c’est aussi un tourbillon d’émotions.
"Il n’y a rien de facile dans 'Koh-Lanta'. Mais moi, j’aime la bagarre, j’aime la compétition"Ugo "Koh-Lanta"
Vous parliez de l'épreuve de confort, vous aviez effectivement tous les sacs. Est-ce que c'était difficile d'affronter l'équipe des ex-jaunes, qui sont restés soudés, alors que vous étiez seul de votre côté ?
Oui, mais c’est aussi pour ça qu’on va à "Koh-Lanta". C’est pour affronter ces adversités-là, ces moments intenses où on doit se battre pour sauver sa place. C’est là qu’on réalise à quel point c’est une aventure incroyable. Parfois, ça passe, parfois non. À cet épisode-là, ça ne passe pas. Mais il n’y a rien de facile dans "Koh-Lanta". Mais moi, j’aime la bagarre, j’aime la compétition, et c’est tout ça, condensé. C’est exactement ce qui me motive à y participer.
Vous avez dit avoir regretté le moment où vous avez dû revoter pour Frédéric. Est-ce aussi un regret que les ex-jaunes soient restés dans une stratégie de groupe plutôt que de voter au mérite ?
Regretter, oui, bien sûr, mais je peux comprendre. On est humains, et dans une aventure qui pousse autant dans les retranchements, on se raccroche à tout ce qu’on peut. Les couleurs ont été très fortes cette saison. Moi-même, en étant capitaine des rouges, je me suis battu comme un fou pour que notre équipe aille le plus loin possible. Alors, je ne peux pas reprocher aux jaunes de continuer à jouer pour leur couleur jusqu’à la fin. Évidemment, j’aurais préféré que ça se passe autrement, ça aurait facilité ma poursuite de l’aventure. Mais je comprends leur stratégie, parce qu’on s’est tous battus pour nos équipes.
C’est la première fois, après trois participations à "Koh-Lanta", que vous n’atteignez pas la finale. Comment vivez-vous cette situation ?
C’est nouveau, et honnêtement, je préfère être dans l’autre position, celle d’aller en finale ! (rires). Mais quand je prends du recul, il n’y a pas de regrets à avoir. J’ai vécu l’aventure comme je voulais la vivre, à fond, sans retenue. Je suis arrivé en me disant : "Vas-y, lâche tout, vis à 200%." C’est pour ça que j’ai donné mon collier à Cassandre, même si ça aurait pu me manquer plus tard. Je me suis dit qu’il fallait jouer maintenant. J’ai pris du plaisir à jouer comme ça, à expérimenter la stratégie et à explorer des aspects que je n’avais pas encore touchés. Ça ne passe pas pour la finale cette fois-ci, mais c’est comme ça. Ce n’est jamais facile, et ça ne peut pas toujours marcher. Malgré tout, je garde un souvenir très positif de cette aventure.
Ce côté "tout donner" dans chaque épreuve, chaque instant, c’est ce que vous retenez le plus de cette nouvelle aventure ?
Oui, complètement. Il faut se donner à fond, ne rien regretter. Moi, j’ai tout joué : les colliers, la stratégie, les épreuves. Ce "Koh-Lanta" a été complet pour moi. Bien sûr, c’est mieux quand ça marche jusqu’au bout (rires), mais je n’ai pas de regrets. Si je devais transmettre un message, ce serait que le chemin pour atteindre un objectif est aussi important que l’objectif lui-même. Il faut se battre tout du long, vivre au jour le jour, prendre des risques. J’ai pris ces risques, et ça s’est terminé comme ça, mais je suis fier du chemin parcouru.
J'imagine que tout le monde vous pose la question mais on vous proposait une quatrième participation, ce serait oui ?
Oui, tout le monde me la pose (rires) ! On verra ! Je vais me reposer encore un peu. Mais j’ai toujours eu du mal à dire non à une aventure aussi folle. "Koh-Lanta", c’est extraordinaire, c’est une partie de ma vie maintenant. Que je le veuille ou non, on devient emblématique après tout ça. On verra dans quelques années. Il y a beaucoup de beaux projets à côté, mais "Koh-Lanta" reste très important pour moi. Alors si le téléphone sonne un jour, on verra bien.