Depuis plusieurs jours, on ne parle que de ça. Sud Radio et son fameux débat lancé à l'antenne dans l'après-midi par un animateur de la station : "DSK a-t-il bénéficié du lobby juif ?". Mais dès le matin de ce 22 août, un auditeur avait déjà largement franchi la ligne jaune. Toujours dans le cadre du "débat" sur l'affaire DSK, Paul, du Tarn, interpelle Robert Ménard sur Nafissatou Diallo, l'accusatrice de DSK qui selon lui n'était intéressée que par l'argent. "C'est comme toutes les femmes" lance-t-il comme l'a relevé le site ZappingRadio.com.
"Attendez, vous ne pouvez pas dire ça comme ça, rétorque Ménard. Il y a des femmes honnêtes, des hommes honnêtes". Paul persiste : "Ah vous savez, le proverbe... Les Algériens disent ceci : Bats ta femme le matin, elle sait pourquoi elle est battue". "Je ne sais pas si les Algériens disent ça, je ne suis pas sûr que cela soit une bonne réflexion", répond Ménard sans mettre un terme à l'intervention de l'auditeur. Paul, du Tarn, enchaîne alors : "DSK avait la possibilité de se payer avec l'argent qu'il a autre chose qu'une négresse !" Ménard s'indigne (enfin) : "Attendez mais qu'est ce que vous dites ? Une négresse ? Mais vous vous rendez compte les mots que vous employez ? Il ne faut pas employer ça, c'est un mot insupportable !".
Le CSA, qui vient d'accorder une fréquence à Sud Radio à Paris, doit se réunir cet après-midi pour examiner la première affaire. Nul doute que cette sortie de route le matin-même du dérapage devrait aggraver le cas de la station. A Sud Radio, on relativisait déjà en début de semaine. Malgré le tollé provoqué, la station n'avait pas désavoué son animateur Eric Mazet qui avait jugé bon d'interroger ses auditeurs sur la question "DSK est-il soutenu par un lobby juif ?.
Interrogé par Le Monde, le directeur général de la radio démentait tout "dérapage antisémite" et parlait d'une "maladresse de la part d'Eric Mazet, qui a défendu DSK tout au long de l'émission". "Nous avons d'ailleurs pris des mesures avec la rédaction en chef de l'émission, qui sera désormais présente dans le studio, pour que ce genre de choses ne se reproduisent plus" ajoute Mathieu Quétel.
Depuis quelques jours, la station invite ses auditeurs à "l'ouvrir" au travers d'une large campagne de publicité. Ces dérapages démontrent qu'ils ont visiblement pris au mot l'appel lancé par les affiches placardées dans Tout-Paris. Mais la station ne devrait pas perdre de vue que radios et chaînes de télévision doivent rester, quoi qu'il arrive, maîtres de leur antenne. L'extrait est disponible à 6'20" :