Dix-huit mois de captivité. Dans une tribune, publiée ce samedi dans "Libération", quarante rédacteurs en chef de médias francophones, parmi lesquels Dov Alfon ("Libération"), Vanessa Burggraf (France 24), Phil Chetwynd (AFP), Marc-Olivier Fogiel et Hervé Beroud (BFMTV), Etienne Gernelle ("Le Point") et Vincent Giret (Radio France), appellent les autorités françaises à "accentuer leurs efforts pour obtenir au plus vite" la libération du journaliste Olivier Dubois, otage au Mali le 8 avril 2021.
"Ce samedi 8 octobre 2022, cela fait exactement dix-huit mois qu'Olivier Dubois a été pris en otage dans le Nord du Mali. Dix-huit mois, 78 semaines, 547 jours", rappelle le texte, initié par le quotidien "Libération" et l'ONG Reporters sans frontières. "Depuis dix-huit mois, c'est le silence. On ne le lit plus. On ne l'entend plus. Et ce n'est plus supportable. Ses enfants ont déjà fêté deux anniversaires sans leur père. Dix-huit mois de silence. D'inquiétude. D'interrogations", déplorent-ils.
Avant de rappeler le contexte supposé de l'enlèvement d'Olivier Dubois. "Nous savons qu'il était parti interviewer un chef jihadiste à Gao, dans le nord du pays. Qu'il est depuis retenu en otage par le Jnim (selon l'acronyme en arabe), le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaeda. Seules deux vidéos d'Olivier nous sont parvenues. La dernière a été diffusée en mars. Depuis, rien", s'inquiètent-ils. "Depuis les otages au Liban, dans les années 80, il y a plus de trente ans, aucun journaliste français n'a été retenu en captivité aussi longtemps", contextualisent-ils.
De nombreux journalistes avaient déjà exhorté les autorités à agir le 21 août dernier, à l'occasion des 500 jours de captivité d'Olivier Dubois. Ce moment coïncidait, à quelques semaines près, au retrait des forces militaires françaises du Mali en proie à la propagation jihadiste. Mais le porte-parole adjoint des Affaires étrangères François Delmas avait assuré que "le retrait de l'opération Barkhane du Mali ne diminu(ait) en rien la mobilisation de la France pour faire libérer M. Olivier Dubois". Le journaliste indépendant, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021, rappelle l'AFP. Il collabore notamment à "Libération", "Le Point" et "Jeune Afrique".