Olivier Poivre d'Arvor en remet une couche. Dans une interview à Telerama, le patron de France Culture revient de nouveau sur son départ précipité de la Maison Ronde annoncé ce matin. Il explique de nouveau que Mathieu Gallet n'aurait selon lui pas apprécié deux interviews accordées récemment, dont une à L'Obs, au cours de laquelle il avait estimé que Radio France avait "besoin de souffle". "On ne peut entraîner personne avec un projet construit uniquement sur une logique budgétaire et comptable", avait commenté le patron de France Culture dans ce même entretien.
Cette dernière sortie, "anodine" aurait été peu goûtée par Mathieu Gallet selon Olivier Poivre d'Arvor qui persiste et signe aujourd'hui dans Telerama : "Si, après la grève que l'on a connue au printemps, on n'a pas cette liberté d'une autocritique minimum... Je comprends qu'il soit effectivement mieux, pour Mathieu Gallet, de se séparer de ceux qui s'expriment", commente-t-il.
Selon l'écrivain et diplomate, Mathieu Gallet n'aurait pas non plus apprécié de découvrir que le patron de Radio France était allé négocier une subvention directement avec la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, avec qui il entretient des relations glaciales. "Pour lui, c'est une preuve de déloyauté. Bon. De son côté, il n'est pas venu accueillir Manuel Valls lorsque le chef du gouvernement est venu à la matinale de France Culture ; il a préféré rester au Festival de Cannes...", tacle en retour Olivier Poivre d'Arvor.
Plus globalement, le directeur de France Culture reproche à son jeune patron d'être arrivé beaucoup trop confiant à la tête de la Maison ronde. "L'unanimité du CSA à son élection (dont on sait qu'elle est sujette à quelques interrogations) faisait qu'il se sentait tout puissant", estime-t-il. Une toute puissance qui aurait viré à l'autoritarisme durant la grève du printemps dernier : "Nous ne pouvions pas exprimer une opinion, ou une critique, et ceux qui le faisaient quand même se le voyaient reprocher", critique ainsi Olivier Poivre d'Arvor. Avant de préciser en fin d'interview : "Je ne me plains pas de mon sort, et je n'ai pas de compte à régler avec Mathieu Gallet". On aurait juré l'inverse.