"Excusez-nous, on a un petit problème mais on essaye de le régler". Brisant le silence du X-bus, la voix d'un membre de la production avertit les passagers qu'un événement inattendu est survenu à l'extérieur du véhicule dans l'épisode de "Destination X" diffusé ce mardi 30 janvier 2024 sur M6. Dans la nuit noire, une patrouille de police demande à entrer dans l'énorme bus noir et à vérifier l'identité de ses résidents. "On a un petit souci, tout va bien se passer, c'est un petit contrôle de police", avertit une membre de la production avant de laisser entrer les forces de l'ordre, s'exprimant dans un anglais aux accents d'Europe de l'est. "Avec ce contrôle de police, je me dis qu'on était dans un autre pays. Je soupçonne soit la Pologne, soit la République tchèque", a finalement confié Julien à l'issue de la manoeuvre. Jackpot pour les producteurs à l'origine de cette fausse intervention, apprendront finalement les téléspectateurs dans "Destination X : Ce qu'il fallait voir", la deuxième partie de soirée de l'émission d'aventure.
Outre cette mise en scène millimétrée pour perturber la localisation des candidats, le tournage a été interrompu à deux reprises par de vrais policiers, révèle la production à puremedias.com. "Le bus ne passe pas inaperçu, il est imposant, obstrué et surtout gigantesque", rappelle Fabien Coulaud, le producteur artistique du programme qui rythme les mardis de la Six.
Face au mastodonte, il n'a pas fallu plus de deux jours à cet imposant moyen de transport pour que les équipes d'ITV Studios France se fassent remarquer alors qu'elles n'avaient pas encore franchi la frontière française. "La police française a fait arrêter le bus. On leur a montré les papiers en leur expliquant qu'il s'agissait d'une émission de télévision et ils ont dit : 'Ok, on ne connaît pas ce tournage'. Mais ils ont trouvé ça fun et on a pu repartir sans inquiétude", rembobine-t-il.
De retour sur la route, la production peut alors huiler son dispositif. Chaque soir, les candidats sont confinés dans une "safe zone" entourée de bâches et composée de deux camionnettes en plus du bus. Les participants ne voient alors que le ciel pour réduire au minimum les indices à leur disposition pour se localiser. Que le soleil brille encore dans le ciel ou qu'il fasse nuit noire, un agent de sécurité est positionné aux abords de cet espace où sont réunis les passagers du bus. Outre la sécurité des passagers, il veille aussi à ce qu'aucun élément extérieur ne puisse leur mettre la puce à l'oreille.
Malgré ce dispositif, l'émission a été une nouvelle fois perturbée par les forces de l'ordre quelques jours plus tard, cette fois-ci en Italie et en pleine nuit. "Ce soir-là, l'agent de sécurité a fait son maximum pour calmer les policiers, les rassurer", détaille Fabien Coulaud. En cause, les policiers italiens ont eu du mal à comprendre que leur discrétion était essentielle dans le bon déroulement de l'émission. "Sans vouloir être cliché, les italiens parlent fort et on voulait préserver les candidats de sonorités qui les mettent sur la piste de l'Italie". Passé l'effet de curiosité, les agents italiens finissent par comprendre et quitter les abords du bus après avoir vérifié les papiers du véhicule.
Pour garantir le moins de problèmes de ce genre lors du voyage du X-bus à travers la France, l'Italie, l'Estonie ou encore l'Autriche, les équipes d'ITV Productions ont réalisé un voyage de repérage technique "pour vérifier que le bus passe partout", en amont du tournage. "On a aussi fait des demandes d'autorisation de tournage, pour stationner... On avait des autorisations préalables pour tous les lieux où on allait se garer ou bivouaquer", révèle le producteur.
Dans la version originelle du programme, créé en Belgique, les équipes de productions ont notamment dû faire face à plusieurs contretemps lors du passage aux frontières, dont la production française a tenu à se prémunir. Avec autant de précautions, la descente de police était, en elle-même, un indice que la production tentait de les mettre sur une fausse piste.