Le poids des mots, le choc des photos. Dans son numéro du 19 décembre dernier, "Paris Match" avait offert à ses lecteurs une nouvelle illustration de son célèbre ancien slogan avec des photos exclusives pour un sujet intitulé "Balkany à l'hôpital". Patrick Balkany, alors encore maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et incarcéré au mois de septembre suite à sa condamnation pour fraude fiscale, venait d'être admis dans un hôpital parisien au lendemain de son procès en appel. L'ancien maire de Levallois-Perret et son épouse, Isabelle Balkany, avaient décidé d'attaquer "Paris Match" en justice et ont obtenu gain de cause vendredi.
Comme le rapporte l'AFP, le juge des référés a condamné la société éditrice de "Paris Match" à verser à Patrick Balkany 8.000 euros de provision et 2.000 euros au titre des frais de justice pour atteinte au respect dû à la vie privée et à son droit à l'image. L'hebdomadaire devra également retirer un cliché publié le 18 décembre dernier sur son site. Le juge n'a cependant pas suivi l'ancien élu à la hauteur de ses exigences puisque celui-ci réclamait 30.000 euros de provision.
"Les clichés, même s'ils ne donnent pas de Patrick Balkany une image indigne, ne sont pas rendus légitimes par un besoin d'information du public", a estimé le juge dans son ordonnance. Selon lui, l'appréciation du préjudice doit être modérée par le fait que les époux ont "beaucoup communiqué dans les médias et réseaux sociaux", notamment sur l'état de santé de l'intéressé, suscitant "la curiosité du public".
Sur son compte Twitter, au moment de la parution de "Paris Match", Isabelle Balkany avait fustigé "des photos obscènes, indécentes, d'un homme affaibli et malade dont la 'Justice' a mis la vie en danger". Ces deux photos le montraient amaigri, allongé sur son lit d'hôpital puis marchant dans les couloirs pour aller passer des examens. Un troisième cliché avait immortalisé la présence de son épouse dans l'établissement.
"Dans les couloirs, il n'est plus que l'ombre de lui-même, décrivait la journaliste Audrey Levy dans l'hebdomadaire du groupe Lagardère. Même s'il arrive à sortir seul du lit. On sait aussi qu'il s'habille et se coiffe seul, s'aidant de son reflet dans la vitre car on a retiré les miroirs de sa chambre au cas où lui viendraient des envies de suicide".