Les Stéphanois n'ont pas goûté un récent article du "Monde" sur leur ville. Le 9 décembre dernier, le quotidien du soir publiait un reportage intitulé "A Saint-Etienne, le centre-ville miné par la pauvreté". Dans ce dernier, une journaliste du "Monde" évoquait le dépérissement du centre ville, miné par le départ des habitants aisés et des classes moyennes pour la périphérie. Elle y décrivait les "façades couvertes de suie" et les "bâtisses qui tombent en ruine" de la ville rebaptisée pour l'occasion "capitale des taudis".
Les réactions indignées à ce reportage n'ont pas tardé, comme l'a expliqué aujourd'hui dans Le Monde le journaliste Pierre Jaxel-Truer. "Déluge de courriers, avalanche de réactions sur Twitter, pluie de réactions acides, courroucées ou désabusées sur le site Internet du Monde", a-t-il ainsi raconté.
Depuis la parution de l'article, la polémique a même été savamment entretenue par le maire UMP de la ville, Gaël Perdriau. En réaction au reportage du "Monde", ce dernier a ainsi eu l'idée de lancer sur Twitter le hashtag "#Stephanoisfiers" invitant les habitants à envoyer leurs plus belles photos de Saint-Etienne sur le réseau social mais aussi sur la boîte mail du rédacteur en chef du service France du journal, Thomas Wieder, rapidement débordée de messages. Le mécontentement stéphanois s'est même exprimé à Geoffroy-Guichard, le mythique stade de football de la ville. Samedi 21 décembre, une immense banderole a ainsi été déployée par les supporteurs pour interpeller le quotidien. Son message : "Descend (sic) dans le taudis, on va t'apprendre à refaire 'Le Monde'".
Autant d'évènements qui ont poussé le journal à réagir aujourd'hui. Dans son papier, "Le Monde", via la plume de Pierre Jaxel-Truer, a ainsi tenu à faire savoir qu'il ne s'excuserait pas pour cet "article plutôt ordinaire" du 9 décembre. "Autant le poser clairement : l'objet de cet article n'est pas de faire un mea culpa" a ainsi expliqué d'emblée le journaliste. Le quotidien a seulement reconnu que le reportage de Sylvia Zappi avait été écrit dans une prose "subjective, comme peuvent parfois l'être des descriptions de reportages".