Les professionnels de la culture se rebiffent. Une tribune publiée mercredi dans les colonnes de "Libération" interpelle le gouvernement et lui demande de retirer sa loi de réforme des retraites, passée grâce à l'article 49.3 de la constitution la semaine dernière. Ce message signé par 300 personnes environ dont Audrey Fleurot, Camille Cottin, Irène Jacob, Jonathan Cohen, Abd al Malik, Juliette Binoche, Jean-Pierre Daroussin, Laure Calamy, etc., vise aussi à apporter un soutien aux grévistes, alors qu'une nouvelle journée de mobilisation se tient ce jeudi 23 mars.
"Vous avez choisi de faire passer en force une réforme des retraites, injuste, inefficace, touchant plus durement les plus précaires et les femmes, rejetée par l'immense majorité de la population, et même minoritaire à l'Assemblée nationale. En plus des appels intersyndicaux, il est temps de dire que nous sommes oppose·és à cette réforme et à la méthode du passage en force par le 49-3", débute la tribune.
Les personnalités issues du cinéma, du théâtre ou d'une autre forme d'art regrettent ensuite que le ministère de la Culture n'ait "produit aucune réponse aux demandes d'étude d'impact de la réforme, en particulier pour nombre d'artistes et technicien·nes intermittent·es du spectacle, d'autrices d'auteurs". Ils reconnaissent cependant que "les plus connus" d'entre-eux ne seront "pas les plus touchés par le report de l'âge de départ et l'augmentation du nombre d'annuité".
À travers ce message, le monde de la culture se joint à "la majorité de moins en moins silencieuse". Ces dernières semaines, les artistes ont justement été pris à partie, le public regrettant qu'ils ne rejoignent pas leur cause, ou à défaut, prennent une forme de position. Ils ne s'agit pas de l'unique groupe à avoir décidé de prendre parti. Ces derniers jours, surtout depuis le passage en force de la loi, bon nombre d'influenceurs venus des réseaux sociaux ont également pris position : Seb, Léna Situations, Joyca, etc. Comme pour les artistes, les prises de paroles n'ont lieu que contre la reforme, les plus favorables, restent eux silencieux.