La confusion était intense hier après-midi. Peu après 14h, les deux chaînes d'information en continu BFM TV et i-Télé ont annoncé l'arrestation du responsable présumé des tueries de Toulouse et Montauban, Mohamed Merah. La première l'a annoncé au conditionnel mais n'a pas pris cette précaution dans son bandeau, à l'indicatif pendant de longues minutes. La seconde a été plus prudente mais l'a annoncé de sources concordantes avant de se reprendre à peine trois minutes plus tard. Quant à France 3, en édition spéciale à cet instant, la chaîne publique est allée encore plus loin annonçant, à l'indicatif, que le suspect s'était "rendu aux forces de l'ordre, sans arme, sans violence et sans aucune condition".
Pourtant, ce matin, Mohamed Merah était toujours retranché dans son appartement. L'annonce était donc bel et bien erronée et les trois chaînes ont dû démentir leurs propres informations. Interrogé par nos confrères de Télé-Loisirs, Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM TV, revient sur les circonstances qui ont poussé la chaîne à annoncer cette information inexacte, et qui a valu à la chaîne nombre de critiques et de moqueries sur les réseaux sociaux.
"On a eu deux sources supposées fiables, notamment une qui nous avait informé très en amont pendant la nuit de mardi à mercredi, et très précisément, de l'opération à Toulouse ; qui nous avait aussi donné des informations très pertinentes (hier) matin. C'est Rachid M'Barki qui avait ce contact-là. On a malheureusement donné crédit à cette source mais c'est une erreur, on aurait dû encore plus vérifier. C'est une erreur de courte durée mais vu l'audience qui (était) la nôtre (hier), où on (était) la première chaîne de France (à ce moment-là), c'est regrettable. Il faut savoir le dire, même si ça peut arriver à tout le monde de faire des erreurs, mais pour autant, ça ne devrait pas arriver et il faut en tirer les leçons pour la suite", explique Hervé Béroud.
Le directeur la rédaction de BFM TV ajoute par ailleurs que Rachid M'Barki, le journaliste à l'origine de cette information erronée, ne sera pas sanctionné. "C'est un professionnel qui s'occupe de la police depuis très longtemps, il donne très souvent des informations exclusives en premier, et je vous le répète (la nuit dernière), il nous (avait) averti dès 2h du matin de ce qui se passait à Toulouse ce qui nous a permis de prendre de l'avance. (...) J'ai eu une discussion avec lui, qui reste entre nous, mais il n'y a pas de conséquence, tout le monde peut faire des erreurs", ajoute Hervé Béroud.