Une affaire d'espionnage au très prestigieux "Financial Times". Selon une information rapportée par "Les Echos", Mark Di Stefano, un reporter du quotidien économique britannique, est accusé d'avoir espionné des réunions Zoom de salariés de journaux concurrents, dont "The Independent".
Lors de ces réunions virtuelles auxquelles participaient jusqu'à une centaine de personnes, les cadres des titres de presse évoquaient notamment les conséquences financières pour les salariés de la crise actuelle. Certaines mesures annoncées à ces occasions se sont ensuite retrouvées dans le "Financial Times" via des articles signés Mark Di Stefano, journaliste couvrant le secteur des technologies et des médias pour le quotidien britannique.
D'après une enquête de "The Independent", le journaliste du "FT" se serait en fait connecté jeudi dernier à une conférence virtuelle du journal en utilisant un compte enregistré avec son adresse professionnelle. Celle-ci aurait disparu lorsqu'elle a été repérée, avant qu'un compte anonyme, qui serait lié à un téléphone portable utilisé par le journaliste, ne se connecte à la réunion.
"The Independent" a révélé que Mark Di Stefano aurait aussi espionné ce mois-ci une réunion Zoom de l'"Evening Standard", au cours de laquelle le rédacteur en chef annonçait des mesures d'économies à ses équipes. Dans ses articles, Mark Di Stefano citait ensuite comme source "des gens participant à la réunion".
Les deux journaux victimes de ces écoutes artisanales ont exigé des explications et des excuses du "Financial Times", qui, de son côté, a ouvert une enquête, et a selon "The Independent" suspendu son reporter le temps des investigations.