D'une très courte majorité (50,52%), le personnel de Libération a voté hier l'arrivée de Fabrice Rousselot à la direction de la rédaction. Il remplace Nicolas Demorand, qui cumulait cette fonction avec celles de président du directoire et directeur de la publication. Fabrice Rousselot, qui a fait l'essentiel de sa carrière à Libé, devait recueillir 40% des suffrages pour être nommé. Il aura la lourde de tâche de relancer le journal et de pacifier les relations entre la rédaction et sa direction.
Car depuis son arrivée à la tête de du journal, Demorand a été plusieurs fois contesté pour ses choix de Unes, notamment celle sur Bernard Arnault. Mais surtout pour celle sur les rumeurs d'un compte en Suisse de Laurent Fabius, qui a été très mal perçue en interne. La Société Civile des Personnels avait dénoncé une "faute déontologique grave" et Demorand avait dû présenter ses excuses. Ces choix éditoriaux ont eu d'importantes conséquences économiques pour le titre puisque, suite à la Une "Casse toi pov' con", le patron de LVMH, leader mondial du luxe, a demandé un blocage des publicités des marques de son groupe (Dior, Kenzo, Givenchi, Louis Vuitton, etc).
Malgré des ventes très bonnes pendant la dernière présidentielle, celles-ci ne cessent de reculer depuis. De 135.000 exemplaires vendus en mai 2012, selon l'OJD, le journal est passé à 107.000 en décembre 2012. Le début d'année 2013 aurait été particulièrement difficile (recul de 12,71% des ventes) bien que les abonnements numériques aient fortement progressé.