Fini de rire. Après ses deux Unes sur Bernard Arnault qui ont fait l'objet de vifs débats, Libération passe à la caisse. En plus de la plainte pour "injures publiques" déposée par le milliardaire français, le journal est d'ores et déjà sanctionné financièrement.
Suite à la première Une, le groupe LVMH, que dirige Bernard Arnault, a retiré ses budgets pub de Libé. Selon Le Monde (qui n'avait pas hésité à se moquer de son concurrent), les différentes sociétés du groupe (Vuitton, Dior, Givenchy, Kenzo, etc.) ont fait savoir qu'elles retiraient toutes les publicités prévues d'ici à la fin de l'année. Pour le quotidien dirigé par Nicolas Demorand, le manque à gagner serait de 150.000 d'euros.
Mais d'autres marques, choquées par la couverture "Casse toi riche con !", ont également retiré leurs campagnes en signe de solidarité. Dans le lot, il y aurait principalement des marques de luxe, pourtant concurrentes de LVMH qui est numéro 1 mondial du secteur. Les pertes totales de Libé pourraient ainsi s'élever à 700.000 euros selon le quotidien du soir. Cela fait chère la provocation... Le quotidien, qui a pu tout de même se réjouir d'avoir été la rampe de lancement du nouveau parfum Yves Saint Laurent, se console en constatant le bon fonctionnement de son journal dans les kiosques. Les ventes du numéro du 10 septembre ont bondi de 27% par rapport à la moyenne.
On ne sait pas encore comment Édouard de Rothschild, actionnaire principal de Libération, a réagi face à cette sanction financière. Invité lundi soir du "Grand Journal de Canal+, il avait apporté un soutien sans faille à la direction de la rédaction. "Quelle est ma responsabilité en qualité d'actionnaire ? La responsabilité du business ! De ce point de vue-là, je ne peux que saluer une opération de marketing très réussie, la preuve, je suis là", a-t-il déclaré, se félicitant du "buzz" engendré par le quotidien.