Noémie a choisi de témoigner anonymement. Aux côtés de son avocat maître Patrick Klugman, cette ex-otage de l'Hyper Cacher a livré son récit, mardi soir, sur le plateau de "C à vous", trois mois jour pour jour après la prise d'otages à la Porte de Vincennes à Paris. Enfermée dans la chambre froide avec six autres otages et un bébé, elle estime que sa vie a été mise en danger par les révélations sur BFMTV de sa présence par Dominique Rizet, spécialiste police-justice de la chaîne, alors qu'Amedy Coulibaly était toujours présent à l'étage. Elle a porté plainte contre X avec les autres familles pour "mise en danger de la vie d'autrui". Visée clairement, la chaîne d'informations.
"On a pu avoir des contacts avec l'extérieur grâce à nos portables. On a su que le terroriste était en contact avec les chaînes d'informations et on savait que certaines chaînes disaient qu'il y avait encore des personnes cachées dans la chambre froide. En entendant ça, on a tout de suite pensé qu'il aurait pu descendre et qu'il y aurait des représailles", a-t-elle témoigné. La prise d'otages a duré plusieurs heures avant l'assaut final des forces de l'ordre.
Dominique Rizet s'est défendu il y a plusieurs semaines, assurant que son contact au RAID lui avait indiqué que les otages étaient en sécurité car Amedy Coulybaly aurait été tué s'il s'approchait de la chambre froide. Une version des faits réfutée par le RAID et Noémie. "Je ne comprends pas comment il peut dire ça à 15h alors que l'attaque vient de commencer et se termine deux heures plus tard. On était en bas, on entendait des coups de feu, on savait que des gens étaient morts, en aucun cas nous étions en sécurité", explique-t-elle.
Récemment, Hervé Béroud, directeur de la rédaction de la chaîne, a reconnu une "erreur" mais estime ne pas avoir mis en danger la vie des otages. "Quand on revoit les images, on imagine qu'il aurait pu descendre, il aurait pu voir BFMTV, redescendre et tirer à nouveau, persiste Noémie. On en veut énormément, particulièrement à BFMTV parce qu'elle a mis nos vies en danger. A cause d'eux on aurait pu mourir à l'instant même où ils ont donné l'information". puremedias.com vous propose plusieurs extraits de ce témoignage.
Patrick Klugman : "La défense de BFMTV est piteuse et maladroite"