Info puremedias.com Près de trois mois après les attentats à Paris, l'enquête est toujours en cours. Mais un nouveau front judiciaire s'ouvre avec une plainte des familles des otages de l'Hyper Cacher à Paris, Porte de Vincennes. Selon nos informations, une plainte contre X a été déposée par plusieurs familles pour "mise en danger de la vie d'autrui". Visée, la chaîne BFMTV qui ce jour-là a révélé en direct sur son antenne la présence d'otages dans la chambre froide par la voix de Dominique Rizet, journaliste police-justice présent en plateau.
Près de deux heures avant l'assaut des forces de l'ordre ce 9 janvier, il avait indiqué, en direct : "Il y a une femme qui se serait cachée dès l'arrivée de cet homme, qui s'est réfugiée dans une chambre froide. Et qui serait à l'intérieur, à l'arrière de l'établissement". Cette information n'avait pas été relayée dans le bandeau et avait été donnée une seule fois à l'antenne. Mais rapidement, le journaliste de BFMTV s'est retrouvé au coeur d'une vive polémique, accusé d'avoir mis en danger la vie des otages retenus par Amedy Coulibaly.
La semaine dernière, Hervé Béroud, directeur de la rédaction de la chaîne, a reconnu "une erreur" sur le plateau du "Petit Journal" de Canal+. "Sur l'histoire de l'Hyper Cacher, on a reconnu très vite que la phrase de l'un de nos journalistes sur la présence éventuelle d'une otage dans la chambre froide était inopportune, que c'était une erreur. Oui, ça, évidemment", a-t-il déclaré. Dès le 11 janvier, il avait défendu son journaliste dans Le Monde, niant toute mise en danger des otages. Hervé Béroud avait assuré que la source de Dominique Rizet, une personne du RAID, "lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger".
Malgré ces explications, le CSA a sanctionné sur ce point France 2, TF1 et RMC, BFMTV et LCI, qui ont toutes reçu une mise en demeure. Le gendarme du PAF a estimé "que la diffusion de ces informations, à l'heure où les terroristes pouvaient encore agir, était susceptible de menacer gravement la sécurité des personnes retenues dans les lieux".
Soutenu par son patron, Dominique Rizet l'avait aussi été par sa rédaction. Le 15 janvier, la Société Des Journalistes (SDJ) de BFMTV avait salué un "professionnel reconnu et habitué à gérer ces moments d'actualité forts lors desquels le stress est important". Un mois plus tard, le 10 février, la direction du RAID mettait "totalement" en cause dans Le Monde la version des faits de BFMTV. Ce sera désormais à la justice de trancher.